LE FAVORI DU PEINTRE XUE GUANYU

chapitre 7 七

⠀⠀⠀⠀Wang Cheng sentit son adrénaline redescendre de peu lorsqu'il réalisa de manière plus concrète ce qui vint de se produire.

⠀⠀⠀⠀Le jeune homme tenta de se calmer et observa tout autour de lui. Le constat fut sans appel : faible luminosité, aucune évacuation possible, la division du groupe.. Il ne fallut pas longtemps à Wang Cheng pour comprendre la gravité de la situation, pire encore, il n'y avait aucun moyen d'obtenir la certitude qu'il restait une seule personne de vivante ! L'effondrement final avait été d'une telle violence et d'un vacarme inouïe que dans ce contexte si particulier, tous les cas de figure pouvaient être envisageables.

⠀⠀⠀⠀Par chance, le jeune n'avait aucune blessure même superficielle. Bienheureux d'être miraculé, il eut une pensée envers ses proches, notamment envers un être cher tout particulièrement. S'il n'avait plus été de ce monde, comment aurait-elle bien pu faire sans lui ? Qui aurait eu le terrible rôle de lui expliquer avec des mots simples son décès ? Il chassa rapidement ses funestes interrogations, troublé par le bruit d'une succession de sanglots. A première vue, la belle Su Meyin semblait être hors de danger physiquement. Elle se tenait debout sur ses deux jambes, parfaitement bien encrée au sol malgré ses tremblements, mais avait tout l'air d'être dévastée. À juste titre, la brune était dans un tel état de choc qu'elle ne parvenait même plus à distinguer les éléments autour d'elle ! Sa vue, considérablement brouillée par ses larmes, ne lui permettait pas d'entrevoir le visage de son camarade.

⠀⠀⠀⠀Sans attendre davantage, Wang Cheng prit son courage à deux mains et s'approcha doucement de celle-ci.

— Su.. Calme-toi. C'est fini. C'est fini.

— Non ! Non, ce n'est pas fini ! lui rétorqua t-elle tout en relevant le visage d'entre ses mains. Comment peux-tu affirmer une telle chose ? Tu ne connais rien de ce qui nous arrive..

— Oui, c'est vrai, reconnut aussitôt Wang Cheng pour apaiser la tension naissante. Tu as raison, c'est moi qui ai tord.. mais écoute. Si un nouveau tremblement doit avoir lieu, nous nous protègerons l'un l'autre. Je te protègerai. Ne t'inquiète pas. On va s'en sortir.. J'ignore comment, mais.. On va s'en sortir, Su Meyin.

⠀⠀⠀⠀Ces douces et réconfortantes paroles ne touchèrent point le cœur de la jeune fille qui sentit ses larmes dégringolaient de ses yeux à nouveau. Parce que celui qu'elle n'appréciait guère se trouvait être prit au piège en sa compagnie, elle s'efforça néanmoins de ne plus gémir sa souffrance. Après tout, n'était-elle pas en très mauvaise posture désormais ? Cet idiot de Wang Cheng pouvait facilement s'en prendre à elle, qui plus était, sans témoins ! Le cauchemar n'en était que plus affreux.. Finalement, Su Meyin se sentit encore plus fragile. Le destin était trop cruel.

— Il y a bien des gens en dehors de Li Heng qui savent où nous sommes ! voulut lui faire entendre raison son interlocuteur. Ce n'est pas comme si nous étions des orphelins, après tout ! Peut-être même des proches ou des collègues aux professeurs, Yao Che n'avait-il pas dit qu'il renseignait toujours à des personnes de confiance où lui et Xue Guanyu se rendaient ?

— Je n'en sais rien.. murmura péniblement la brune.

— Mais si, souviens-toi ! C'était av..

— Je t'ai dit que j'en savais rien, Wang Cheng ! Qu'est-ce que tu as du mal à comprendre dans ça ? lâcha Su Meyin, au bord de la crise de nerfs. Nous avons une chance infime de ressortir vivants de cette maudite grotte, il faudrait un véritable miracle des dieux pour qu'on puisse entrevoir le jour désormais ! Te rends-tu compte qu'être optimiste ne reflète pas notre réalité ?

— Être optimiste ne nous sauvera peut-être pas, oui. Je te l'accorde. Mais faire preuve de calme et essayer de prendre du recul nous permettra au moins d'avoir les idées claires. Et avec des idées claires, c'est comme ça qu'on s'en sort. Enfin je crois. C'est ce que ma grand-mère disait toujours.