Chapitre 2

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« Là où tout s'arrête, une lumière brille au loin. »

J'avais retrouvé ma mère. Tout ce qu'elle m'avait dit était « fais attention à ne pas me lâcher la main cette fois-ci ». Puis elle avait continué de marcher sans dire un mot.

- On va au palais ? Je demande pour briser cet étrange silence qui s'était installé.

- Je dois parler au Roi. Tu devras te faire discret et ne parler à aucun noble. Tu ne viens pas d'ici, ne l'oublies pas.

J'hoche la tête et la suis devant d'énormes portes en fer. Je me demande si je pourrai un jour les pousser tout seul.

- EH, nous interpelle un soldat posté sur une des murailles les plus proches. Que faîtes vous là.

- Je demande audience au Roi Roham Bosphoramus Hyrule ! S'écrie ma mère pour qu'il l'entende de là haut.

Le soldat demande à son collègue une chose que je ne peux entendre avant de faire pivoter les deux lourdes portes. Je m'attends à entendre un grincement abominable mais le seul bruit qui arrive jusqu'à mes oreilles est le son des talons claquant sur les pavés. Je cours à la suite de ma mère et ne m'arrête que lorsque je suis arrivé devant la deuxième rangée de muraille. Contrairement aux autres, les deux portes sont ouvertes et nous laisse un accès direct au château. Je cache mal mon excitation en entrant pour la première fois dans l'immense bâtisse. Je m'imagine être le prince, me balader dans ses immenses couloirs sans avoir besoin de ma mère pour me guider. Plusieurs fois, elle doit me rappeler à l'ordre. Lorsque nous arrivons enfin devant la porte de la salle du trône, ma mère m'ordonne de m'asseoir sur un banc dans le couloir et de ne parler à personne. Elle me rappelle toutes les règles qu'il faut que je respecte.

- Je sais, je ronchonne. Je ne dirais pas mon vrai prénom aux inconnus.

- Comment tu t'appelles ? Me demande-t-elle.

- Ados ! Je m'exclame, fier d'avoir retenu l'un des noms que ma mère m'a inventé.

Elle sourit, ébouriffe mes cheveux blonds et pénètre dans la salle en ayant bien prit le soin de refermer la porte derrière elle. Je commence déjà à m'ennuyer. Je balance mes jambes en dessous du banc, je compte jusqu'à deux mille en oubliant quelques chiffres. La discussion m'intéresse mais je me fais violence pour ne pas aller coller mon oreille contre la porte. Je finis par me lever et essayer d'escalader le mur. J'arrive à trouver une petite place sur une poutre du plafond. Malgré la précarité du lieu, je trouve que c'est plus confortable que le banc. J'allais essayer de m'endormir quand un cri étouffé me parvient. J'ouvre mes yeux, sur mes gardes. Je fouille le couloir du regard en quête de la moindre source de danger. Tout ce que je trouve est une petite fille blonde qui me dévisage comme si j'étais fou à lier.

- Mais qu'est ce que tu fais ? Me chuchote-t-elle sur un ton de reproche.

- Je... Me repose, je réplique. Et toi ?

Elle pouffe de rire ce qui m'incite à descendre de mon perchoir. Je me place devant elle et me redresse de tout ma hauteur et constate que je la dépasse de quelques centimètres. Elle n'a pas l'air de le remarquer et continue sa route.

- Où est-ce que tu vas ? Je demande, intrigué.

- J'essaye de semer mes gouvernantes... Avoue-t-elle.

Je la regarde de haut en bas avant d'éclater de rire. Je la sens s'indigner mais je n'arrive pas à m'arrêter.

- Et moi je suis le prince des gerudos ! Je renchérit.

Elle attends patiemment que je me sois calmé puis, avec un air supérieur, me demande :

- Quel est ton nom, voyageur.

Le Prince des GerudosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant