Le Prince des Gerudos

Chapitre 11

*« Fuir, est toujours plus facile que de se battre. »

J'ai convaincu les gerudos de se battre aux côtés de Zelda. Je m'en veux de ne pas avoir respecté le souhait de Riju, mais bientôt, ça n'aura plus d'importance. Ce soir, j'aurais disparu d'hyrule. Personne ne me retrouvera.

- Link, tu es sûr de ton choix ? Je ne te forcerai pas à venir mais... Tes habilités au combat nous seraient bien utiles.

Je relève la tête pour voir Zelda dans l'encadrement de ma porte. Elle est déjà en tenue de combat, même si je doute que la rébellion pure et dure commence aujourd'hui. D'après ce que j'ai compris, elle ne ce lancera que demain, ou après demain selon l'arrivée des autres clans.

- Désolé, je... Je préfère honorer le choix de Riju. Il en faut au moins un qui veille sur la cité ici !

Elle hoche pensivement la tête, mais elle ne sourit pas. Zelda repart dans un silence inhabituel tandis que je décroise les doigts cachés dans mon dos. Je lui ai mentit, encore une fois. Mais je me suis promis que ce serait la dernière. Plus jamais je n'aurais à cacher quoi que ce soit à quiconque. Je me le promet.

- Prends soin de toi Link

Je la serre dans mes bras. Je ne sais pas si elle reviendra vivante du combat. Après tout, elle n'a jamais été entraînée pour, et son pouvoir ne s'est pas encore manifesté. Je doute qu'elle en sorte indemne. Et je sais qu'elle en est consciente, ça me terrifie. C'est moi qui aurait dû avoir le réflexe de me sacrifier pour les autres. C'est moi qui aurait dû aller me battre contre le roi d'Hyrule. Pourtant, se terrer dans un trou me semble bien plus facile.Alors je la regarde partir dans le désert, en lui faisant de grand signes de mains. C'est peut-être la dernière fois que je la vois. Et cette pensée me brise le cœur.

Tu dois te préserver ! Attends qu'ils soient assez loin et enfuis toi !

Tu peux encore faire marche arrière, tu peux aller les aider !

Non, il ne peut pas. Sinon il finira comme Ganon quand il a vu Rauru.

Il va devenir un monstre.

Les voix se taisent, me laissant quelques secondes de répit. J'emballe le reste de mes affaires, hisse mon sac sur mon dos, et m'éloigne de la cité. Je prends une direction un peu plus au nord pour ne pas croiser l'équipe de Zelda. J'ai décidé de couper en escaladant les montagnes. J'ai revêtit une tenue qui couvre l'intégralité de mon corps pour ne pas qu'on me reconnaisse. Composé d'une combinaison verte foncée, qui change enfin du jaune foncé des gérudo, et d'une capuche qui couvre mon visage à moitié recouvert de bandes de tissu. Je passe inaperçu dans les forêts et les prairies. J'arrive en haut de la montagne et le monde me paraît bien plus petit maintenant que je le surplombe. Je vois des gens marcher à ma droite. C'est sûrement l'équipe de la princesse. Je dois me dépêcher si je veux pouvoir les doubler. Je cours sur la dizaine de mètre qui me sépare du vide et m'élance le plus loin possible de la montagne. Je sens le vent m'agresser le visage, puis mon corps commence à tomber. Ma capuche est sur le point de s'enlever, mais elle tient bon. Lorsque je décide que je suis assez descendu, j'ouvre ma paravoile et plane jusqu'à ce que mes pieds retrouvent la douce sensation de l'herbe. Je sens mon épée vibrer, preuve qu'elle est sortie du long sommeil dans lequel je l'avais plongée.

- Tu vas m'en vouloir, je lui dis.

Elle vibre plusieurs fois de mécontentement et je souffle. Je savais déjà qu'elle n'approuverai pas ma décision. Mais je sais pour sur maintenant qu je suis la seul à écrire mon destin. Et que si je décide de fuir, personne ne pourra m'en empêcher.