Chapitre 5

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« La pureté de ton cœur guérira les habitants. »

Je suis réveillé, le soleil tapant contre mon visage, par une voix familière.

- Non !

Je me relève, sans réussir à reconnaître la personne. Elle n'est pas loin, j'en suis certain. Je marche un instant en essayant de me fier à mon ouïe quand un cri retentit.

- Zelda, je murmure.

Cet fois-ci, je suis sûr de savoir où elle se trouve. Je passe sous l'arche fait de granit pour me rapprocher de la princesse. Je la retrouve facilement, aux prises avec des Yigas, un clan ennemi prêt à tout pour ressusciter Gannondorf.

- Écartez vous, je lâche d'une voix forte en m'approchant de Zelda pour la protéger.

Les trois Yigas, peu impressionnés par mon apparition se contentent de lâcher un petit rire en relâchant leur prise sur leurs dagues. C'est vrai que je ne ressemble pas à grand-chose vu comme ça : ma tunique est tachée et trouée de toutes part, mon pantalon n'est pas mieux. Mon visage à dû maigrir et je dois avoir l'air fatigué après toutes ces nuits passées à la belle étoile. J'aurais pu passer une nuit dans un relais, mais j'étais tellement effrayée à l'idée qu'on puisse me retrouver que j'ai préféré m'en éloigné. Ma dernière vraie nuit avait été dans les bois perdus. J'aurais dû essayer de mieux me reposer, au moins pour pouvoir sauver Zelda. Zelda... Elle est aussi mal en point que moi. Ses cheveux blonds sont tachetés de saletés et remontés en une queue de cheval. Sa robe blanche est salie et déchirée par endroits.

- Je ne le répéterait pas deux fois, je grogne. Écartez vous.

Les Yigas se dévisagent un moment, sûrement étonnés par mon ton.

- Deux pour le prix d'un, c'est le général qui va être content ! Rigole l'un d'entre eux.

- Et pas n'importe qui, renchérit un autre. La princesse et un fugitif. Parfait, la rançon promet d'être belle !

Le troisième ne dit rien, mais je l'imagine sans mal sourire derrière son masque. On est fichu. Je suis sûrement capable de les battre, mais dans des conditions plus... Avantageuses. Je sens la fatigue me faire baisser ma garde. Je ressens l'épée de légende vibrer dans mon dos. Mais je n'ai aucune envie de les blesser. Je ne sais pas de quoi cette arme est capable sur les êtres humains.
Le premier opposant commence par une attaque frontale du plat de sa lame. Mauvaise idée. J'attrape son bras et tous mes réflexes me reviennent d'un coup.

Les jambes bien en appui, les muscles bandés, les poignets fermes.

Je fait passer mon ennemi au dessus de mon épaule avant de le jeter sur le sol. Il fait lever la poussière du sol en lâchant son arme. Je l'entends pousser un grognement de douleur en essayant de se relever. Mais cette technique à la faculté de couper la respiration un court moment. J'en profite pour récupérer son arme et me placer devant Zelda, de sorte à la protéger des deux restants. Leur dague sera moins violente au cas où je devrais m'en servir. L'adrénaline coule dans mes veines et décuple tous mes sens. Mon cœur bat à la chamade. Je dis gagner ce combat. Ma vie et celle de la princesse en dépendent.

Le deuxième fonce vers moi et nos lames s'entrechoquent dans un bruit sourd. Il a été tellement rapide que j'ai faillit ne pas réussir à contrer son attaque. À une milliseconde, je perdais mon œil. Je le repousse de toutes mes forces et ai le plaisir de constater qu'il a besoin de quelques pas pour se stabiliser. Je n'ai pas encore trop perdu. Je saute d'un côté, puis de l'autre, de sorte à le déconcentrer. Zelda ne risque pas encore grand-chose, je peux m'écarter un peu. Le premier est encore allongé sur le sol, le dernier reste en retrait. Sûrement un nouveau. Je fais un mouvement ample du bras et la lame entaille faiblement la joue de mon adversaire. Je l'ai touché, donc sa défense n'est pas bonne. Il réplique par un coup de pied que je n'ai pas vu venir. La douleur me transperce le tibia alors que je sens mes jambes se plier. Il a la bonne idée d'enchaîner avec une attaque verticale que je dois éviter par une roulade improvisée. Je peux presque sentir mon dos grommeler. Je vois le premier adversaire se relever. Il se rapproche de Zelda, que j'ai malheureusement laissé sans défense en évitant la dernière attaque. D'un mouvement rapide de la jambe, j'envoie un coup de genou dans la tête du Yiga en face de moi qui se recule pendant que je siffle dans mes doigts. J'entends hennir au loin. Un coup d'œil appuyé vers la princesse et mon plan lui est communiqué.

Le Prince des GerudosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant