Chapitre 12

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« Au final, la vie est faite pour vivre »


Après après avoir retrouvé le Roi, Zelda et moi l'avons placé dans une des prisons d'Hyrule. Je sais que j'ai longtemps douté de moi. Je me suis senti seul tellement de fois. Le deuil est une étape dure a passer, je suis encore en train d'essayer de vivre avec. Mais quand on regarde tout ce qu'on a vécu, quand on réalise qu'on a tellement de personnes à nos côtés pour nous soutenir, on se rend compte que la vie mérite d'être vécue. C'est ce que je remarque. Si je devais réécrire l'histoire, je pense que je ne changerait rien. Chaque épreuve nous aide à grandir, à mûrir. Je suis Link, fils d'Ekkemo et prince des Gerudo. Je suis fier d'être arrivé jusqu'ici. Si on me laissait parler à mon moi d'avant, répondre aux nombreuses question qui le tourmentaient, je pense que je lui dirais ceci.

- À quoi sert de vivre si on meurt tous à la fin ? Vivre est la plus belle chose qu'on peut espérer avoir. La mort n'est qu'un point final au bout de la dernière phrase qui clôt notre roman.

À quoi sert d'aimer si ça nous fait mal ? Ce n'est pas aimer qui nous blesse, mais s'empêcher de le faire. Aimer, c'est comme prendre soin d'une rose, on ne se lassera jamais de la voir grandir et devenir plus belle au fil des âges.

À quoi les sentiments si ils nous détruisent, nous rabaissent nous arrachent de l'intérieur ? On apprend avec le temps que ressentir n'est pas un acte de faiblesse mais plutôt une force et un honneur.

À quoi sert de sourire si toutes les personnes qu'on aime ont disparues ?

il y aura toujours quelqu'un pour t'aimer. Bien caché dans le plus sombre recoin de ton cœur se trouve la force d'aller en avant et, avec elle, de gens pour t'y aider.

Voilà ce que j'aurais aimé me dire. Mais après tout, à quoi servent les questions si on connaît déjà toutes les réponses ?

Je regarde le soleil se coucher. Depuis le château d'hyrule, la vue me semble bien plus belle. Je vais bientôt retourner dans la cité gérudo. Les vays ont besoin de moi, maintenant que Riju n'est plus là. Je sais pourtant qu'elle m'observe de là où elle est. Qu'elle me force à avancer. Et je l'en remercie. Ma mère aussi est là. À deux, je les imagine s'amuser, danser, faire la fête. J'ai hâte de les revoir, ce n'est qu'une question de temps. J'ai encore beaucoup de chose à faire ici.

- Link, tu viens ?

Je me retourne. Zelda est encore plus resplendissante maintenant que la rébellion est finie. Elle dirige son pays d'une main de fer, tout en restant le jeune fille adorable que tout le monde adore. Elle me rappelle beaucoup Riju. Et ça me fait plaisir de retrouver la même étincelle dans ses yeux.

- On va manger.

Elle vient s'installer à côté de moi, les pieds dans le vide. Après la petite guerre d'Hyrule, je suis resté quelques temps. Zelda m'a confié une chambre avec une fenêtre qui donne sur les bois perdus. Je me surprends à m'inquiéter du sort des korogus. Il faudrait que j'aille les voir de temps en temps. Zelda pose sa tête sur mon épaule, déclenchant une vague d'émotion à l'intérieur de moi.

- Link, tu es obligé de t'en aller ?

Je la regarde. Depuis quelques temps, elle me semble plus proche que jamais. Elle reste pourtant tellement inaccessible.

- Les habitants de la région ont besoin de moi. Je ne peux pas les abandonner.

- Et je ne peux pas venir avec toi, maintenant que je dois régner sur Hyrule.

On soupire en même temps déclenchant un petit rire.

- Tu aurais aimé que je reste ? Je demande à brûle-pourpoint.

- Peut-être...
Elle m'envoie un sourire taquin en s'éloignant. Je la rattrape en quelques secondes et j'en profites pour lui envoyer un gentil coup de coude.

- Arrête, je sais que je te suis indispensable.

Elle rit, et mon monde s'illumine encore un peu. Je ne sais pas comment je vais survivre sans elle. Son sourire va tellement me manquer.

- Mouais, tu prends un peu la grosse tête, monsieur le prince.

J'ouvre la porte, mais la laisse passer comme l'exige la galanterie.

- D'accord, tu es très attachant, je ne sais pas comment je vais faire sans toi.

- « Très attachant ? Je note.

Elle passe son bras sous le mien et me guide à travers les couloirs de pierre grise.

- Tu vas terriblement me manquer, j'avoue. Mais on se reverra, n'est-ce pas ?

Elle s'arrête, un mine sombre collée au visage.

- Mais dans combien de temps ?

Elle souffle, désespérée, se tourne vers moi et m'embrasse rapidement sur la bouche.

- Désolée, je m'en saurais voulue de ne pas l'avoir fait avant ton départ.

Elle reprends sa marche, ses joues devenant de plus en plus rouges.

- Attends !

Je la retiens par le bras et l'embrasse en retour. Elle a raison, je ne veux pas de regrets non plus. Et puis maintenant, je suis fixé, mes sentiments sont réciproques. Je sens tout mon corps vibrer de bonheur, jusqu'à ce qu'on se détache, et qu'on reparte comme si de rien n'était. Maintenant, je en sais vraiment pas comment je vais faire pour rester loin d'elle durant je ne sais pas combien de temps. Je commence à me demander si les gerudos pourraient se passer de moi. Mais je dois rester fidèle à mon poste. Je ne peux pas les abandonner comme ça. Tant pis, je ferais avec le manque. De toutes façons, on se reverra, n'est-ce pas ? Zelda me sourit, sûrement est-elle arrivée à la même conclusion que moi. Elle prends ma main et on arrive dans la salle à manger où sont rassemblés un bon nombre de soldats s'étant battus pour placer Zelda au pouvoir. On s'installe et j'ai à peine le temps de croiser le regard de Tari que tout le monde a déjà commencé à manger. Je suis déjà impatient de revenir. Je suis chez moi ici aussi. Et je pense que c'est ce que Riju et ma mère voulaient.

Je suis libre.

Fin

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Tome 2 ?

Le Prince des GerudosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant