Chapitre 10

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« Le blessures profondes laissent des cicatrices »


Je remplis ma gourde dans la longue mare au centre du bazar assek. La chaleur ambiante me fait déjà sentir chez moi. Je salue au passage quelques gerudos qui travaillent. Tout me semble plus lumineux. Je ne sais pas combien de temps ça va durer, donc je profite. Je me sens bien. Enfin.

- Link ! M'appelle une des marchandes. Il y a quelqu'un qui doit absolument te voir.

Je me dirige dans la direction qu'elle me pointe et mon cœur rate un battement. Zelda se tient, comme la dernière fois au bord de la fin de l'Oasis. Je trottine vers elle, une joie nouvelle se formant à l'intérieur de moi.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Je demande en m'approchant.

Son regard bleu perdu dans le vide semble sursauter lorsqu'elle me regarde. J'ai cette impression qu'un étincelle nouvelle brille dans son iris. Ça doit être le soleil.

- Je... J'étais de passage, ment-elle.

- A l'opposé de ton royaume ? Je la raille. Il y a eu un problème ?

- Je dois parler avec Riju, avoue-t-elle. J'ai impérativement besoin de votre aide pur la rébellion, les Piafs sont sur le point d'abandonner et si on les perd alors tous mes espoirs seront réduits à néant, le roi s'en tirera sans aucune peine et...

Elle s'arrête, plonge son regard dans le mien, expire et baisse la tête.

- J'ai besoin de ton aide. Mais je ne veux pas te mêler à cette histoire.

- Ne t'inquiètes pas pour moi, on est ensemble maintenant. Tu ne seras jamais seule Zelda.

Elle me sourit et attrape ma main, comme si j'étais son dernier espoir, ce qui, au final, n'est peut-être pas si faux.

On repart vers la cité gerudo en silence. Le sable glisse et pique mon corps aux endroits où je ne suis pas protégé. Le vent se lève, mais aucune tempête en vue. On arrive rapidement aux portes de la cité. Vu que je l'accompagne, exceptionnellement, Zelzate a le droit de m'accompagner. Mais je me promet de la laisser revenir plus tard après avoir discuter avec Riju. Je vois les habitantes de la cité nous saluer, d'autres, plus embêtées à l'idée de revoir la princesse se contentent d'un sourire crispé.

- Où est Riju ? Je demande à Bétérah.

Elle baisse la tête et je peux voir que son air à changé. Elle qui porte tout sur ses épaules depuis le début aborde un air sombre et des larmes se cachent dans ses yeux.

- Bétérah ?

Elle persiste à m'ignorer alors je me rends moi même jusqu'à la chambre de Riju. Des dizaines de gardes sont en pleurs autour de son lit.

- Mais qu'est-ce qu'il se passe ? Je murmure en essayant de me frayer un chemin dans la pièce.

Et lorsque j'arrive près de son lit, je comprends. Riju n'est plus. Elle est partie pendant que je m'amusais au mariage. Elle qui voulait tellement y assister ! Je reste figé par la découverte, puis mes genoux me lâchent et je m'effondre sur le sol. Mes larmes coulent, laissant leurs sillons amer le long de mes joues. C'est à peine si je sens la main réconfortante de la capitaine de la garde sur mon épaule. Tous nos souvenirs me reviennent en mémoire. Sa gentillesse, son air moqueur, son sourire, tout me frappe violemment, comme si je me trouvais dans un torrent d'eau qui ne cherchait qu'à me noyer. Si c'est son but, il a sûrement réussi car je me sens sombrer dans l'étendue noire, toujours plus bas. Elle avait cette prestance, elle gérait son peuple avec sévérité tout en restant une jeune fille agréable et sympathique. Elle était comme ma sœur. C'est elle qui m'a tout appris, c'est elle qui m'a relevé quand j'étais au plus bas. Qui va le faire maintenant qu'elle est partie ? Je regarde sans le voir son corps sans vie et la dure réalité me force à baisser la tête. De ma vision brouillée par les larmes, je peux voir son visage pâle, ses lèvres sèches et ses doigts glacé.

Le Prince des GerudosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant