Chapitre 9

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« Je connais ton cœur, je l'ai vu lorsque les ténèbres m'ont envahit »


- On peut parler maintenant ?

Zelda se tient sur le pas de la porte de ma chambre. Est-ce que ce serait mal poli de lui dire non ?

- Entre.

Elle s'asseoir sur le bord de mon lit. À la lueur de ma bougie, j'arrive à distinguer ses traits fatigués. Ses cheveux coupés lui donnent l'air plus vieilles, mais ça lui va bien. Ça reflète sa sagesse et... Non, je ne peux pas me laisser déconcentrer maintenant. Elle laisse sa tête basculer en arrière en souriant.

- C'est fou, je n'aurais jamais imaginé qu'un aussi fort caractère se cachait derrière ton silence et ton beau sourire.

Je relève la tête de mon carnet, piqué à vif.

- Si tu n'es pas venue pour t'expliquer, la porte est là bas.

Non mais je rêve ? Elle me brise le cœur puis elle revient comme si rien ne s'était passé ?

- D'abord, il faut que tu me promettes de ne pas m'arrêter.

J'hoche la tête, range mon carnet et me relève. J'ai hâte d'entendre son magnifique mensonge.

- Bien. Alors, lorsque je suis partie, ce n'étais pas parce que je ne voulais pas rester. C'est parce que je me doutais de la rage de mon père. Lorsque je suis rentrée, j'ai été arrêtée par mes propres sujets sous ordre de mon père. J'ai eu beau supplier au nom d'hylia, personne ne m'a laissé sortir.

Elle détourne le regard, brouillé par les larmes.

- Lorsque ta mère à été tuée, j'étais bloquée en prison. L'agitation dans les rues avait dû amener du renfort, alors j'étais seule dans ma cellule. C'est là qu'une de mes gouvernantes est venue me libérer. J'ai été aider Tori à sortir de la cour, j'ai forcé le chef de la garde à accepter le poste de Zads en tant que garde voyageur. Je ne voulais pas qu'un autre de tes proches soit en danger. Mais mon père m'a très vite retrouvé. Il m'a envoyé dans beaucoup de régions différentes pour des échanges, tout ça pour prouver que j'étais de son côté. Mais lors de ces visites purement politiques, j'ai réussi à négocier pour une rébellion. Brutus en fait partie. C'est pour ça que je n'ai rien pu te dire lorsque je suis venue. J'étais sous ordre de mon père, et chacun de mes faits et gestes étaient surveillés par des espions. Lorsque je suis sortie avec toi, c'était une de mes seules chances pour t'expliquer mais tu étais encore sous le choc de la perte de ta mère alors j'ai préféré ne rien te dire et te montrer que j'étais toujours la même. Je n'étais pas au courant que Riju ne t'avais rien dit par rapport à la rébellion, j'ai cru... J'ai cru que tu aurais deviné pour Brutus.

Je baisse la tête, jetant un coup d'œil aux notes que je viens de prendre. Sur mon carnet, je m'amuse à illustrer mes phrases dans les marges. Chaque fois que je note le prénom de Zelda, une petite couronne est toujours présente. Mais je sais que je me suis trompé. Une dernière fois, je décide de lui faire confiance. Je barre la couronne, je la remplace par une fleur. Une princesse de la sérénité, sa préférée. Mon silence n'est pas un mur, c'est une vitre teintée. Je vois, mais ils ne me voient pas.

- Je suis désolé pour tout ce que tu as dû vivre, je murmure en baissant mon crayon. J'ai... J'avais d'autres choses en tête.

- Je comprends pourquoi tu me détestes, à vrai dire tu as toutes les raisons pour le faire. Mais j'aimerais qu'on redevienne amis. Comme avant.

Je souris. C'est comme une promesse. Une dernière avant de se quitter.

Le lendemain, le réveil est dur. J'ai tardé à m'endormir après toutes les révélations de la princesse. Je me relève, enfile un T-shirt et un pantalon rapidement. Je les prends au hasard, l'esprit trop embrumé pour y réfléchir. Je passe le petit coin de prairie en frissonnant, ça faisait longtemps que je n'avais pas eu un réveil aussi difficile. J'ai du mal à différence le réel du rêve. Bon, c'est vrai que je sais encore où je me trouve et qui je vais voir, mais le reste est flou. Peut être l'effet de l'alcool au réveil. Je pousse la toile d'entrée de la tente blanche pour m'avancer vers une des tables du petit déjeuner. Mes amis me saluent d'un signe de main, certains beaucoup plus mal en point que moi. La tête de Zads et mémorable, je me maudis de ne pas avoir apporté un appareil photo. Alors que j'allais m'installer à la table, Zelda attrape mon bras et me fait changer drastiquement de direction.

Le Prince des GerudosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant