Le Prince des Gerudos

Chapitre 6

« Un roi, n'est qu'un prince avec une plus grande couronne »

J'aurais dû croire Zelda lorsqu'elle me parlait de la cité. Elle avait parfaitement raison. Il y a des échoppes sur le côté, des magasins vendant des merveilles, des petites vays qui se baladent en courant. Tout m'émerveille. Le soleil semble briller plus fort. Alors je suis enfin à la maison ? Je suis rentré chez moi. L'odeur de sable se mélange à celle de la nourriture qui se prépare. Je vois certaines habitantes me dévisager d'un œil mauvais, mais elle s'arrêtent dés que Zelda passe son bras en dessous du mien.

- Ne t'en fais pas, tout va bien se passer, me chuchote la princesse.

Je ne sais pas si elle le dit pour me rassurer ou pour se persuader elle même. Au moins je pourrais au moins dire à ma mère que j'ai réussi à entrer. Elle serait fière de moi. Je souffle, imaginant sa réaction. Elle aurait eu cette étincelle dans ses yeux, puis elle m'aurait sourit en me tapant gentiment le dos.

- On va y arriver, je lui réponds.

Cela semble lui suffire car elle me lance un regard entendu avant de rattraper les deux gardes devant nous pour leur poser quelques questions.

On arrive trop vite à la salle du trône. Une jeune adolescente se tient assise sur le siège doré, sûrement Riju, à côté d'elle attends une jeune femme musclée, qui est -je présume- Bétérah.

- Ma reine, commence la première garde. Nous avons choisi de faire entrer ce garçon car...

Elle peine à finir sa phrase, soucieuse de la sanction qui est capable de tomber.

- Car je suis le prince héritier, j'annonce. Je ne suis pas là pour revendiquer mon rôle, ni pour chambouler vos habitudes. Je viens ici pour demander l'asile. Le roi Roham Bosphoramus Hyrule à découvert mon identité et je ne suis plus en sécurité au château.

- Je l'accompagne en tant que témoin, me soutient Zelda. Je suis Zelda, princesse d'Hyrule. J'ai été témoin de la rage de mon père et je peux prouver son insécurité...

La cheffe des gérudos lève une main pour la faire taire et lance un regard à sa garde rapprochée, Bétérah.

- Je suis pour le bannir d'ici à tout jamais, prononce Bétérah sur un ton très calme.

Mon cœur se brise. Comment est-ce que j'ai pu croire être si vite accepté ? Je m'apprête à partir offusqué lorsque Riju prend la parole.

- Allons, Bétérah, il a l'air fort, mais il faudrait que son cœur soit complètement corrompu pour qu'il devienne comme Ganondorf. Je suis d'avis pour qu'il reprenne sa place, si je reste à ses côtés pour gouverner.

Je suis bouche-bée. Est-ce que la cheffe des Gérudos vient de me dire qu'elle me rend mon titre ? Non, j'ai dû rêver. Je jette un coup d'œil à Zelda, et son air satisfait me contredit. Je n'ai pas rêvé.

- Bien, bougonne Bétérah. Je vais vous montrer là où vous pouvez dormir.

Zelda me sourit comme une enfant à qui on aurait donné un bonbon. La boule d'angoisse qui s'était formée dans ma gorge à disparue, mais je la sens encore dans le creux de mon ventre. Je ne suis pas plus rassuré. Qui sait, peut-être que lorsqu'elles verront que je n'ai aucune envie de devenir un prince, elles me jetteront ? Je ne préfère même pas y penser. Pour l'instant, tout va bien se passer. Normalement.

Bétérah n'est pas restée bien longtemps avec nous. Une fois nous avoir montré deux chambres dans une des maisons de la cité, elle s'est excusée et elle est partie.