𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟖

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𝐀𝐥𝐢𝐬𝐬𝐨𝐧

La jambe d'Irina frappait anxieusement le sol de ma voiture alors je posai délicatement une main sur sa cuisse. Elle posa rapidement sa main sur la mienne pour l'enlever mais je la laissai et la regardai dans les yeux.

— Irina, calme-toi. C'est juste moi.

Progressivement, sa jambe cessa de bouger et elle souffla un grand coup.

— Est-ce que tu as bu ?

Elle hocha doucement la tête et cassai le cachet en deux. L'alcool et les médicaments ne faisaient jamais bon ménage ensemble mais elle semblait assez lucide et il n'était pas très dosé.

— Tiens, ça te fera du bien. Je lui tendis la moitié du cachet.

Elle fronça les sourcils et voulut parler mais je l'interrompis.

— Ce n'est pas du poison, croyez-moi il est hors de question que je facilite la tâche à ce connard. C'est de la benzodiazépine. Il va ralentir votre activité cérébral et provoquer un effet relaxant.

Je saisis une bouteille d'eau puis lui donnai et étonnamment, elle ne rechigna pas et le prit sans discuter avant de me tendre la bouteille. Je bus un coup et la refermai.

— Ça va ? Je lui demandai.

Elle laissa sa tête reposée contre l'appuie-tête et souffla un coup avant de passer négligemment sa main dans ses cheveux.

— J'ai connu mieux.

— Pourquoi donc vous ne m'avez pas écouté ? Je soupirai, serrant mes mains sur le volant.

— Je n'ai pas la moindre envie de discuter avec vous, laissez moi tranquille et ramenez-moi chez moi.

J'écarquillai les yeux, me tournant brusquement vers elle.

— C'est une blague ? Je me déplace en dehors de mes horaires de travail pour vérifier que vous n'êtes pas en danger suite à votre merveilleuse idée de venir ici toute seule. Je vous trouve complétement terrorisée contre un mur parce qu'on attaque la salle et je vous aide à vous calmer et c'est ça votre réaction ? Vous vous fichez de moi putain.

Elle jouait avec mes nerfs d'une manière dont personne ne l'avait encore fait. Dieu sait ce que j'aimerais lui faire si elle n'était pas celle que je devais protéger.

— Ecoutez, je fais tout depuis le début pour que nous nous entendions bien, ou du moins que nous puissions nous supporter. La moindre des choses serait de me remercier. J'ajoutai.

— Vous m'ôtez ma liberté et je devrai vous remercier ? Ironique dites-moi.

— Fermez-là. Fut la seule chose qui passa la barrière de mes lèvres. Juste fermez-là ou je vous laisse ici, vous me poussez à bout et croyez-moi que je vais devenir beaucoup moins sympathique si vous persistez avec cette attitude hautaine. J'haussai le ton.

Elle fronça ses sourcils et je crus percevoir une légère humidité se former dans ses yeux avant qu'elle ne se tourne vers la vitre. Je respirai profondément et saisis mon téléphone pour retrouver l'adresse d'Irina dans son dossier que j'avais enregistré. Une fois que je l'eus trouvé, je l'inscris dans le GPS et démarrai. Le trajet se poursuivit dans un silence de mort. Mes yeux ne pouvaient pas s'empêcher de regarder Irina à de nombreuses reprises, elle ne bougeait pas, son regard planté vers l'extérieur alors que son poing serré reposait sur ses jambes dévoilées par sa robe.

— Irina.

— Madame Carter. Elle répliqua durement.

— Ecoutez, je m'excuse d'avoir haussé le ton mais soyez un minimum compréhensive.

Miss CarterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant