𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟎

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𝐀𝐥𝐢𝐬𝐬𝐨𝐧

Quelques semaines plus tard

— Tu ne saurais où j'ai mis mon chemisier bleu par hasard ? Irina me demanda.

— Ça fait un mois que tu déménages toutes tes affaires chez moi tu sais ?

— Tu exagères.

— Pas du tout, au contraire, je minimise même. Sérieusement, la moitié des placards de la chambre d'ami sont remplis de tes vêtements.

— Il est peut être vrai que j'ai potentiellement décidé de vivre à moitié chez toi, mais que veux-tu je n'arrive pas à me passer de toi.

Je levai les yeux, souriant.

— J'en ai pour deux minutes tu peux m'attendre dans le couloir si tu veux.

J'hochai la tête et j'attendis patiemment devant la porte d'Irina, le temps qu'elle finisse de ranger ses derniers papiers avant de repartir. Mon regard se porta quelques instants sur le bureau de l'entrée, vide. Depuis qu'Elvis était parti, Irina n'avait pas eu le courage de chercher un nouveau secrétaire et je la comprenais. Tant que nous ne mettrons pas la main sur le deuxième, impossible d'être pleinement sereines. Mais depuis que nous l'avions envoyé en prison, aucune trace de lui, rien, même pas un cadavre. Je doutais fortement qu'il avait décidé d'arrêter sa stupide quête de vengeance, c'était trop beau. Mais au moins, son inactivité avait permis de détendre l'atmosphère, Irina se sentait beaucoup mieux et ça se voyait.

Je jetai un coup d'œil derrière moi pour l'observer, j'adorais la voir être aussi concentré, c'était captivant.

Depuis quelques jours, les jours rétrécissaient de plus en plus si bien que le Soleil commençait déjà à se coucher en ce début de décembre. Ma montre m'indiquait dix-neuf heures passées et un sourire se dessina sur mes lèvres. Irina me l'avait offerte pour mon anniversaire.

— Je suis là. Elle me dit en sortant de son bureau qu'elle ferma.

Un rapide coup d'œil pour vérifier que plus personne n'était là et je la tirai vers moi pour l'embrasser. Mes mains se trouvaient de chaque côté de son visage alors qu'elle riait dans le baiser s'accrochant à mes épaules.

— Impatiente ! Elle bouscula mon épaule.

Je rigolai en la voyant faussement s'énerver.

— Arrête de tout le temps froncer les sourcils comme ça. Je plaçai mon index entre eux, repoussant doucement sa tête.

— Et bientôt tu vas dire que c'est de ma faute si tu me sautes dessus à la moindre occasion ? Elle arqua un sourcil.

— Ce n'est pas de ma faute si tu fais tout pour,

— Comment ça ? Elle s'indigna.

Je m'avançai vers elle, mes lèvres à quelques centimètres des siennes alors qu'un sourire narquois glissa sur mes lèvres.

— J'arrête dans ce cas.

Puis je me reculai avant de me retourner, mes lèvres formant toujours un arc de cercle évident. J'adorais l'énerver.

— Eh Alisson !

Elle me rattrapa et se mit devant moi. Lorsqu'elle commença à parler, je lui brandis la clé de voiture devant ses yeux.

— Je te laisse le soin de nous conduire à destination.

Elle lâcha un juron et prit la clé, frustrée. Je voyais ses épaules tendues et crispées alors qu'elle se dirigeait vers la voiture. Je ris intérieurement, elle était devenue si transparente avec moi maintenant. Depuis des semaines elle m'avait laissé pénétrer son intimité, ses plus profondes plaies.

Miss CarterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant