𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟑

3.8K 258 73
                                    


𝐀𝐥𝐢𝐬𝐬𝐨𝐧

Mon sang ne fit qu'un tour et je changeai aussitôt de direction, me dirigeant vers la maison d'Irina.

— Met toi en sécurité, ne bouge pas, j'arrive.

Sa voix, je ne l'avais jamais perçue avec un grain aussi apeuré, jamais elle ne m'avait supplié de faire la moindre chose. Je ne savais pas ce qu'il se passait, mais une chose était sûre, ça ne me disait rien de bon. Au fur et à mesure que j'empruntais divers virages et routes, des dizaines de scénarios se jouèrent dans ma tête. Et si elle était en danger ? J'accélérai davantage.

Lorsque j'arrivai dans sa rue, je la vis appuyée contre le mur d'une maison plus éloignée de la sienne, la tête baissée vers ses doigts qu'elle triturait. Dieu merci elle allait bien. Je me garais rapidement et sortis en courant, me dirigeant vers elle.

— Irina. Je l'appelai.

Elle redressa rapidement sa tête, tombant sur ma silhouette.

— Mon Dieu, Alisson, vous êtes là.

Je l'inspectai. Elle sembla s'apaiser doucement. Mes yeux descendirent tout le long de son corps, elle ne semblait pas blessée.

— Que se passe-t-il ?

Je la poussais à m'apprendre ce pour quoi j'étais là, mais les mots semblaient se coincer dans sa gorge, refusant de laisser le moindre son franchir la barrière de ses lèvres. Je voulus poser ma main sur son épaule mais elle recula, baissant sa tête à nouveau vers le sol.

— Irina, j'ai besoin de savoir ce qu'il vous arrive.

— Je...

Elle était dans une phase de stress aiguë. Sa panique et son anxiété l'empêchaient de me communiquer clairement les événements. Elle avait ce geste qu'elle faisait tout le temps lorsqu'elle était stressée : remettre ses cheveux derrière son oreille.

— Irina, regardez-moi.

L'avocate mit quelques instants avant de lever la tête.

— Il va me tuer. Elle murmura. Alisson.

Je sentais que sa panique gagnait en intensité, c'était mauvais, si je la laissais l'envahir complètement il serait trop tard pour la raisonner.

— Me faites-vous confiance ?

Elle ne prononça aucun mot mais hocha doucement la tête.

— Prenez ma main.

Je la tendis vers elle sans la toucher et elle m'interrogea du regard. Je devais lui laisser l'initiative d'engager le contact. C'était la seule façon pour qu'elle accepte d'être touchée, je devais avoir son consentement.

Elle approcha doucement et ses doigts s'enroulèrent dans les miens, doucement, délicatement, jusqu'à ce que sa main encercle complétement la mienne.

— Vous voyez, je suis là. Je resserrai légèrement ma prise. Et tant que je serai là, vous serez en sécurité.

Elle souffla un grand coup et je la sentis s'apaiser doucement. De son autre main, elle me montra sa maison. Si elle s'en était éloigné, il devait forcément y avoir un rapport avec son habitation. Elle serra ma main et je l'invitais à me suivre. Au début, elle fut hésitante mais elle me suivit doucement.

Nous longions le grillage quand nous arrivâmes devant son portail. Mes yeux s'écarquillèrent aussitôt et je me tournai pour mettre ma main sur les yeux d'Irina, hors de question qu'elle refasse une crise de panique. Je la tournai rapidement et l'éloignai.

Miss CarterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant