𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏

6.1K 261 67
                                    


𝐀𝐥𝐢𝐬𝐬𝐨𝐧

L'odeur cadavérique remplissait l'air de la pièce désormais nauséabond. Chaque pas, chaque regard rencontrait le sang immaculé dans toute la pièce, laissé par la victime. Son corps était d'une blancheur effrayante et le sang aussi rouge qu'un rubis reflétait la violence de sa mort. Même après des années au sein de la police, voir ce genre de scène à peine levé n'était jamais très agréable, surtout lorsqu'on vous appelait en catastrophe à trois heures du matin pour réclamer votre présence.

Mon équipe derrière moi, je m'avançais davantage dans la pièce, détaillant les moindres recoins et objets. Sur une scène de crime comme celle-ci, même la plus infime des preuves était cruciale. Je m'approchai du cadavre que j'identifiai comme une femme. Brune, assez petite et surtout, ses bijoux encore aux mains. Cet assassinat n'était donc pas un vol, ce qui éliminait déjà une option. Je regardai dans son cou et y trouvai une entaille d'environ trois centimètres au niveau de la jugulaire.

— Encore morte de la même façon. Je soupirai. Lampe-torche. J'ordonnai, tendant ma main vers l'arrière.

Rapidement, l'un des membres de mon équipe m'en donna une et j'inspectai plus précisément l'état de la victime.

— Je pense que ça fait déjà quelques heures qu'elle est morte, on est arrivé beaucoup trop tard, bordel.

Cela faisait déjà un mois que les assassinats de ce genre se produisaient. Même manière de procéder, même assassinat et surtout, même violence. J'avais beau me creuser encore et encore la tête, je n'arrivai pas à démasquer ce tueur ni même à l'attraper. Il nous devançait toujours.

— Prenez quelques photos, je vais vérifier les autres pièces.

J'enjambai la victime et me dirigeai vers une autre pièce, très certainement le salon. Rien ne semblait avoir bougé, tout était à sa place, pas de traces de sang, pas d'objet déplacé. La lumière de la lampe détaillait tous les recoins au fur et à mesure que je m'aventurais dans cette maison. Le parquet grinçait sous mes pas, telle une symphonie digne d'un film de Sam Raimi. Soudain, des photos attirèrent mon attention. J'y voyais la jeune femme entourée de sa famille, sur une autre on la voyait en train de tenir son diplôme. Je pris le cadre dans mes mains et regardai plus en détail le diplôme qu'elle tenait, elle avait fait des études de droit et d'après ce que j'avais pu constater, elle ne devait pas avoir plus de trente ans.

— Capitaine ! Une voix hurla à l'étage.

Je m'y dirigeai en courant, enjambant les marches à toute allure et tombait sur le visage horrifié de l'un de mes collègues. Le cadavre d'un jeune enfant gisait dans un petit lit.

Je m'approchai doucement et prit deux doigts pour pencher la tête de l'enfant sur le côté, encore cette fameuse incision au niveau du cou. Je remarquai également la mine détendue de son cadavre, il devait avoir été tué durant son sommeil, une chance pour lui. Je n'imaginai pas toutes les douleurs que pourrait ressentir un enfant face à tout ça. Ce tueur avait au moins eu la bonté de ne pas le laisser souffrir. Cette action me permettait de dresser une partie de sa manière de pensée et d'agir, nous devions prendre ses moindres faits et gestes en considération, car tous ces détails pouvaient se révéler être d'une grande utilité.

— Il y a quelqu'un d'autre ? Je demandai à l'agent derrière moi.

— Nous sommes en train de chercher mais normalement ils n'étaient que deux.

— Bien. Redescendez et appelez les autres pour leur demander de ramener les corps. Essayer de contacter leur famille.

— Entendu capitaine !

Miss CarterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant