𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟒

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𝐀𝐥𝐢𝐬𝐬𝐨𝐧

Une semaine plus tard

Depuis le jour où Irina était venue à la maison, aucune de nous deux n'en avait reparlé. Nous faisions comme si tout ça n'avait jamais eu lieu, comme si ce soudain rapprochement n'avait jamais vu le jour. C'était peut être la meilleure chose à faire. La laisser s'éloigner lui permettrait peut-être d'être davantage sereine.

Le lendemain j'avais appris que sa maison avait été nettoyée et remise en ordre et que le sang éparpillé provenait bel et bien de celui d'un animal. Depuis, elle rentrait chez elle, feignait l'ignorance des événements passés, comme si ce sang n'avait jamais jonché sa maison. Elle feignait l'ignorance pour oublier, cependant, je voyais très bien qu'elle se donnait du mal pour rien. Les cernes sous ses yeux se creusaient de jour en jour si bien qu'une couleur noire terne se dessinait sous ses yeux perçants, la rendant d'autant plus intimidante. Je voyais qu'elle tentait tant bien que mal de les cacher sous d'épaisses couches de fond de teint, mais je l'observais bien trop pour ne pas le voir. Elle était exténuée.

Je l'observai, penché sur un livre, se massant fermement les tempes pour tenter de rester assez éveillé pour être concentrée.

— Irina, êtes-vous sûre que tout va bien ?

Elle me regarda, le fusillant du regard.

— Mêlez vous de ce qui vous regarde Garcia.

— Vous êtes justement l'objet de ma mission Irina. Je soupirai en levant les yeux au ciel.

Dieu qu'elle était encore plus insupportable quand elle était fatiguée.

— Carter. Elle me réprimanda.

— Madame Carter pardon. J'accentuai avec sarcasme. Alors ? J'attends une réponse.

— D'où vient votre passion de vouloir tout savoir bon sang ? Elle s'énerva.

— Probablement du même endroit que votre talent pour être insupportable.

Elle ouvrit davantage ses yeux, surprise, et me fusilla du regard au fur et à mesure qu'un sourire narquois filait sur mes lèvres.

— Vous ne pouvez pas me laisser tranquille c'est trop demander ?

— Je vous demande juste si vous allez bien Irina. Cessez de vouloir montrer cette image de femme forte à tout va. Ce n'est que moi, devant moi n'ayez peur de rien, jamais je ne vous jugerai. Vous avez le droit d'avoir vos moments de faiblesse. Ne faites pas comme si rien ne vous touchait. Je l'ai très bien vu la semaine dernière et même bien avant, vous êtes humaine. Je ne sais pas à quels genres de personnes vous avez eu à faire par le passé mais sachez que je ne suis pas comme eux. Vos faiblesses sont les preuves d'une vulnérabilité qui rend votre courage si admirable, tâchez de vous en rappeler.

Elle sembla s'adoucir l'espace d'un instant, mais sa colère fit son retour, se traduisant par les traits autoritaires de son visage. Elle serra son poing puis lâcha un long soupir.

— Oui, je ne dors plus la nuit. C'est bon pour vous ? Maintenant, lâchez moi, déguerpissez, je ne veux plus vous voir de la journée.

J'écarquillai les yeux, incertaine de ses paroles.

— Vous êtes sérieuse ?

Le regard noir qu'elle me lança suffit à me répondre et je me redressai rapidement de ma chaise,

— Vous êtes insupportable. La prochaine fois, ne comptez pas sur moi pour sauver votre petite personne.

Elle rit froidement.

Miss CarterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant