𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟒

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𝐀𝐥𝐢𝐬𝐬𝐨𝐧

Irina resta plantée derrière moi, ne prononçant pas un mot. Elle se contentait de détailler la peinture sanglante de loin, plissant davantage ses yeux assombris d'une certaine rancœur.

— Au moins ils ont eu la décence de ne pas écorcher mon nom. Irina s'exclama avec sarcasme.

Je levai les yeux au ciel, désespérée. Même devant son nom peint de sang elle trouvait le moyen d'être encore sarcastique. Que fallait-il faire pour que cette femme descende enfin de son piédestal ? Je m'approchai d'elle.

— Je serai vous je ne prendrai pas ça à la rigolade Madame Carter. Vous savez que le sang aurait très bien pu être le vôtre.

— Vous voulez que je vous offre un oscar pour m'avoir « sauvé » ? Elle ponctua avec dédain. Je crois que vous me l'avez assez répété.

— Et ce n'est toujours pas rentré dans votre crâne. Alors je pense que je vais devoir réitérer mes propos.

— Hors de question, votre voix me donne une atroce migraine. Alors faites ce que vous avez à faire, je vais au poste de police.

Elle se tourna pour partir mais je lui attrapai le poignet. Elle se retira vivement, presque aussi vite que tout à l'heure. Son regard passa de son poignet à mon visage qu'elle fixa avec froideur.

— Ne refaites plus jamais ça. Combien de fois vais-je devoir vous le dire ?

— Vous ne bougerez pas d'ici tant que je ne l'aurai pas ordonné. Et arrêtez avec cette maudite attitude supérieure, vous en êtes que plus décrédibilisante !

Elle haussa les sourcils, puis un sourire narquois glissa sur ses lèvres maquillées.

— Parce que je le suis. Vous n'êtes que policière très chère. C'est vous qui vous décrédibilisez seule alors faites votre travail et dépêchez-vous sinon je pars.

Je la fusillai encore une fois du regard puis retournai vers Camillo qui semblait retenir un rictus. Il voulut parler mais je l'en empêchai d'un mouvement de main qui fit sourire un de mes collègues.

— Ariston, veille à ce qu'elle ne parte pas. Je pointai Irina, ses bras toujours croisés sur sa poitrine.

Je la vis pester dans son coin alors que Camillo hochait la tête. Je reportai mon attention sur le sang étalé au sol et m'abaissai avant de le toucher. Là tout de suite, sans analyse, il s'agissait sans doute de sang humain. Il avait la même consistance.

— On va le faire analyser.

Mais soudain, une silhouette féminine arriva en courant devant moi.

— Capitaine. La voix d'Héléna attira mon attention et je me redressai, essuyant le sang sur mon pantalon. Ne cherchez pas plus longtemps, c'est le sien.

Elle pointa du doigt l'un des membres de mon équipe agonisant au sol. Mes yeux s'écarquillèrent et j'accourus aux côtés de l'homme qui n'était désormais plus qu'un cadavre. Sa froideur et sa blancheur témoignaient de son état. Je jurai et pris deux doigts pour tourner sa tête. Je vis à nouveau cette même incision au niveau de la jugulaire, la même encore et encore. Était-ce dû au hasard ? Non, impossible, tout était parfaitement identique. De plus, Irina ne pouvait pas être plus liée au domaine juridique, ça avait forcément un lien. Je secouai la tête, préférant ne plus y penser et me relevai avant de demander à quelques-uns de mes collègues de l'embarquer et de prévenir sa famille. Lorsque je revins vers Camillo, Irina décroisa les bras et me défia du regard.

— Vos policiers seraient plus compétents nous n'en serions pas là.

Mais diable qu'avait-elle à s'acharner sur moi de la sorte ? On aurait dit que tout cela ne la perturbait pas. Un homme venait de mourir, elle recevait une menace des plus ensanglantées et tout ça lui passait complétement au-dessus.

Miss CarterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant