Gabriel remua dans le lit en sentant un frisson le traverser. Face au froid qu'il sentait dans son dos, il tira sur la couette pour la remonter jusqu'à son menton. Il était plongé dans un demi-sommeil, bercé par l'apaisement et l'euphorie de ces dernières heures dans ces draps en compagnie de Jordan. La soirée avait été plus qu'agréable et le début de la nuit, encore plus. Se tournant sur le côté, Gabriel tendit le bras de l'autre côté du lit dans l'idée de se coller contre son petit ami, mais sa main heurta le matelas. Il ouvrit les yeux et constata qu'il était seul. L'étonnement chassa le sommeil dans lequel il était embué, se redressant sur un coude, Gabriel observa l'heure et constata qu'il était cinq heures du matin. Jordan était du genre à se lever tôt, mais pas à ce point. En tendant l'oreille, le Premier Ministre entendit une conversation éloignée. Il reconnut la voix de Jordan et comprit rapidement qu'il semblait au téléphone. Gabriel étouffa un bâillement avec le dos de sa main avant de se redresser. Il tendit la main vers le sol pour attraper son boxer, l'enfila et quitta la chambre. Dès qu'il fut arrivé dans le couloir, la voix énervée de Jordan lui parvint depuis le salon. Il ignorait avec qui il était au téléphone, mais les nouvelles ne paraissait pas bonne.
— Je n'en ai rien à foutre ! s'exclama Jordan en serrant le poing. Vous faites le nécessaire pour étouffer ça, peu importe les moyens mis en œuvre.
Les sourcils froncés, Gabriel s'appuya contre l'encadrure de la porte et ne pu s'empêcher d'épier la conversation. Jordan se mettait rarement en colère et encore moins au milieu de la nuit.
— Je crois que vous ne comprenez pas, reprit-il sur un ton plus menaçant, un timbre de voix dont Gabriel ignorait l'existence. Cette photo doit disparaitre. Je payerai le prix qu'il faut, mais il est hors de question que la presse mette la main dessus.
Cette fois-ci, Gabriel était complètement réveillé. Une photo ? Mais de quoi il s'agissait ? Il mourrait d'envie de se précipiter dans le salon et de connaître la vérité. Seulement, il connaissait Jordan et savait que s'il n'avait pas envie d'en discuter, il allait se heurter à un mur.
Il entendit Jordan pousser quelques jurons puis le silence revint. Sur la pointe des pieds, Gabriel retourna dans la chambre et reprit sa place dans le lit. Tourné dos à la porte, il ferma les yeux et fit semblant de dormir lorsque Jordan le rejoint en faisant le moins de bruit possible. Même s'il ne pouvait pas le voir, il sentait ses muscles tendus par l'énervement, par les ennuis qui le guettaient. La vie politique était une succession de montagnes russes, qu'on le souhaite ou non. Les draps se froissèrent lorsque Jordan se tourna vers lui, venant coller son torse contre son dos en encerclant sa taille de son bras. Ce geste possessif lui arracha un sourire malgré le fait qu'il souhaitait rester discret.
— Je savais que tu ne dormais pas, chuchota-t-il.
Pour la discrétion, c'était raté. Gabriel ne chercha pas à nier et se colla davantage dans l'étreinte réconfortante de son petit ami.
— Qu'est-ce qui m'a trahi ?
La main de Jordan se glissa sous la couette et deux de ses doigts agrippèrent l'élastique de son boxer.
— Tu étais nu quand je me suis levé.
— Très observateur, Monsieur Bardella.
— Quand il s'agit de cet endroit-là, toujours.
Gabriel lui colla un léger coup de coude qui arracha un sourire amusé à Jordan. Pivotant dans ses bras afin d'être allongé sur le dos, le Premier Ministre plongea son regard dans celui de son petit ami, en équilibre sur un coude. Il hésitait à poser la question qui lui brûlait les lèvres. D'un côté, car il appréhendait la réaction de Jordan et de l'autre, parce que la réponse pouvait être un nouveau problème à affronter pour eux.
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Sentiments et Trahison - Bardella x Attal
FanfictionDans leur vie professionnelle, les deux politiciens sont rivaux, séparés par des opinions tranchées et à l'opposé l'un de l'autre. Seulement, lorsque les caméras s'éteignent et que les regards se tournent ailleurs, les deux hommes vivent leur amour...