Chapitre 13

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Gabriel atterrit à Paris à 8h du matin, il fut devant les portes de l'hôpital trente minutes plus tard. Ce fut, sans aucun doute, la nuit la plus longue de sa vie. Il avait guetté les différents bulletins d'informations, les réseaux sociaux pour obtenir des nouvelles au sujet de l'état de Jordan, mais aucun média ne possédait d'informations. Ils se contentaient de répéter la même chose en boucle sur toutes les chaines en attendant désespérément une bonne nouvelle. Ou l'inverse.

L'heure n'était plus aux cachoteries ni à la discrétion, Gabriel se fichait éperdument si des journalistes le voyaient entrer dans l'hôpital, la seule chose qui comptait était Jordan. Il passa les portes battantes et se dirigea immédiatement à l'accueil.

— Bonjour, Madame, dit-il poliment malgré la panique qui éraillait sa voix. J'aimerais savoir dans quelle chambre se trouve Monsieur Bardella, je vous prie.

La jeune femme observa Gabriel en écarquillant les yeux sous la surprise, mais il ne releva pas. Il commençait à avoir l'habitude de l'étonnement des gens, ce n'était pas tous les jours que l'on croisait le Premier Ministre.

— Euh, je... commença-t-elle à bafouiller avant de se racler la gorge pour reprendre une certaine contenance. Je suis désolée, Monsieur, mais je n'ai pas le droit de vous divulguer cette information.

— S'il vous plait, insista-t-il. J'ai appris la nouvelle hier soir, j'ignore comment il va. Cinq minutes me suffiront.

Le malaise de la jeune femme était palpable, mais elle resta camper sur ses positions.

— Je suis navrée, seuls ses proches sont autorisé à lui rendre visite.

Les mâchoires de Gabriel se serrèrent, il était hors de question qu'il reparte sans avoir vu Jordan. Il commença à réfléchir, mais il n'y avait pas mille solutions. Le Premier Ministre s'empara de son téléphone portable, pianota dessus un instant puis tourna l'écran vers son interlocutrice.

— Est-ce suffisamment intime pour vous ?

Sur son écran était affiché une photo de lui et Jordan, il en avait de nombreuses comme celle-ci bien à l'abri dans un dossier bloqué grâce à un code secret. Il en fit défiler plusieurs pour convaincre la jeune femme qu'il ne s'agissait pas de montages. Toutes ses photos étaient des instants capturés à la dérobée, le quotidien d'un couple comme les autres. Le regard de la secrétaire était rivé sur les clichés, elle semblait avoir du mal à s'en remettre s'il en jugeait par le rouge qui lui montait aux joues. Elle finit par détacher son regard d'un air gêné et tapa frénétiquement sur son clavier.

— Chambre 304. C'est au troisième étage, l'aile gauche a été privatisée pour la sécurité de Monsieur Bardella.

— Merci beaucoup.

Gabriel se précipita vers les ascenseurs et se rendit à l'étage indiqué. Dès que les portes s'ouvrirent, un silence mortuaire le frappa. Les couloirs étaient vides contrairement aux autres qui grouillaient de médecins et de patients. Il avait presque l'impression d'avoir plongé tête la première dans un monde parallèle.

Il n'eut pas besoin de se demander s'il était arrivé au bon endroit, car le nombre de gardes du corps à quelques mètres de lui était une indication suffisante. Deux gorilles étaient positionnés devant la porte d'une des chambres, un devant les escaliers menant aux autres étages et le dernier juste sous ses yeux, debout devant les ascenseurs comme un chien de garde. Gabriel remarqua une étincelle d'étonnement passé dans son regard lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrirent. Il en sortit, mais fut rapidement arrêté par l'agent de sécurité.

— Cet accès est interdit, Monsieur le Premier Ministre. Je vais vous demandez de remonter dans l'ascenseur.

— J'aimerais voir Monsieur Bardella.

Sentiments et Trahison - Bardella x AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant