Chapitre 11

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Je vous fais cadeau du nouveau chapitre avec un jour d'avance. Ma bonté me tuera ! 




Assis sur l'une des chaises présentes dans le couloir, Gabriel trépignait. Il avait demandé un rendez-vous avec le Président. Au vu de leur emploi du temps surchargé, ce dernier avait accepté de le recevoir ce matin même, à trois jours des résultats définitif des élections. D'un geste nerveux, Gabriel réajusta sa cravate et tenta de calmer sa jambe agitée de spasmes musculaire lié à l'angoisse. Il avait l'habitude de s'adresser aux Français, d'avoir des centaines de personnes devant lui, mais lorsqu'il s'agissait d'un rendez-vous avec Emmanuel Macron, sa gestion du stress était réduite à néant. Pourtant, il allait devoir prendre sur lui, rassembler son courage et agir. L'officialisation de son couple ne devait pas être prise à la légère, ni lui ni Jordan ne pouvait se le permettre. Cette entrevue était essentielle pour la suite de leur programme.

— Gabriel, entendit-il. Vous pouvez entrer.

La voix du Président le sortit de sa torpeur et il se leva d'un bond. Pénétrant dans le bureau, il referma la porte derrière lui. Face à cette dernière, il s'accorda une seconde pour souffler puis se dirigea d'un pas assuré jusqu'au bureau où était installé le chef d'État.

— Comment s'est passé ce meeting, hier ?

— Très bien, Monsieur. Je prends l'avion pour Montpellier en début d'après-midi, il y a un autre meeting ce soir et j'en profiterai pour faire une conférence de presse. Tout est déjà organisé.

— C'est parfait, répondit-il en esquissant un sourire, puis il désigna la chaise devant lui d'un geste de la main. Asseyez-vous, je vous en prie. De quoi vouliez-vous me parler ?

Le moment tant redouté était arrivé. Gabriel déclina l'invitation et préféra rester debout. Les mains jointes devant lui, il avait du mal à remettre de l'ordre dans ses idées. Il avait appris par cœur son discourt, mais maintenant qu'il était au pied du mur, tout se mélangeait. Finalement, il décida de jouer carte sur table et de s'exprimer avec ses mots, sans le chichi habituel.

— J'ai une confession à vous faire, Monsieur, commença-t-il, triturant ses doigts nerveusement. Vous risquez de mal le prendre et je m'en excuse par avance. Cependant, je ne veux pas vous cacher la vérité plus longtemps.

Il avait réussi à capter toute l'attention du Président. Le visage de ce dernier s'était fermé, Gabriel le connaissait suffisamment pour savoir qu'il était en train de se demander quel nouveau problème allait lui tomber dessus. Il était certain qu'il ne devait pas imaginer une seconde ce qu'il s'apprêtait à annoncer. 

— J'ai une liaison depuis quelques mois avec un homme politique d'un parti opposé au nôtre, lâcha-t-il de manière un peu trop rapide, comme s'il voulait se débarrasser de ce poids au plus vite. Je vous l'ai caché, car je n'étais pas certain que cette histoire fonctionne sur la durée. La vérité est-elle que c'est le cas.

La boule de stress coincé au fond de sa gorge était en train de l'étouffer. Il avait l'impression que sa cravate se resserrait peu à peu autour de son cou pour l'étrangler à petit feu. Il ouvrit la bouche pour avouer de qui il s'agissait, lorsqu'il fut arrêté par son interlocuteur. Ce dernier joignit ses mains sur son bureau et plongea son regard dans le sien. Il portait ce masque d'impassibilité propre aux politiciens. Il était impossible pour Gabriel de connaître le fond de sa pensée et d'anticiper une quelconque réaction de sa part.

— Est-ce que cet homme en question est le représentant d'un des partis opposants ?

— Oui, Monsieur.

Sentiments et Trahison - Bardella x AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant