Chapitre 5

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On a fini par rejoindre les autres. Il y a pas mal de choses à manger. J’ai opté pour une malicette au jambon et au fromage. 

Avec Pierre, on apprend à se connaître ou plutôt il apprend à me connaître puisqu’il me pose beaucoup de questions. Et quand je lui apprend mon âge, il est choqué et n’arrive pas à me croire.

- Mais arrête Laura, tu peux pas avoir 29 ans. C’est impossible !

- Et pourtant… je vais avoir 30 ans en décembre, affirmé-je.

- Sérieux ? Mais tu ne les fais tellement pas ! Je pensais que tu avais 22 ans comme moi.

- Je sais que j’ai une tête de gamine, plaisanté-je.

Ma remarque le fait rire.

- Mais tu es vieille en fait !

- Je t’emmerde Pierre.

- Oh waouh… quelle violence.

- Je suis pas crédible hein ? Demandé-je.

- Absolument pas.

On se prend un fou rire qui attire l’attention des autres. Lenie nous demande pourquoi on rigole.

Pierre lui explique et quand elle apprend elle aussi mon âge, elle est choquée. Ils le sont tous. Je suis même obligée de leur montrer ma carte d’identité pour leur prouver que je dis bien la vérité.

Et évidemment quand Pierre voit ma photo sur la carte, il se moque de moi. Mais toujours dans la bienveillance.

Je discute un peu avec Julien qui est d’une gentillesse sans nom. Candice est aussi adorable. On parle de sujet très personnel comme le harcèlement scolaire.

Elle a malheureusement été harcelée et je ne peux que comprendre à quel point, ça a été difficile pour elle puisque je suis passée par là aussi.

- J’ai un rapport très compliqué avec mon corps et entendre à longueur de journée « oh mais qu’est-ce qu’elle est maigre », c’était pesant, avoué-je.

- Oh oui j’imagine. Les gens ne se rendent pas compte que les mots peuvent être très blessants.

- Oui c’était horrible. Et encore aujourd’hui, quand j’y repense, ça me fait mal. Même si au final, ils avaient raison. Je suis beaucoup trop maigre et je crois que je n’arriverai jamais à accepter mon corps, soupiré-je.

Quelqu’un passe son bras autour de mes épaules. Je reconnais ce parfum. Pierre.

- Qu’est-ce que tu racontes ma princesse ? Tu es très bien comme tu es !

Bordel. Je rêve ou il m’a appelé « Princesse » ? Non, je dois rêver là c’est sur.

- Pierre a raison. Tu es comme tu es et moi je te trouve très jolie. Il faut que tu apprennes à aimer ton corps , c’est important. Oublie les mots de ces personnes insignifiantes. Tu dois garder en tête que des personnes t’aiment pour ce que tu es et c’est l’essentiel au final, me dit Candice.

- Merci Candice, ça me touche ce que tu me dis. Je te jure que j’essaye d’aimer mon corps mais c’est pas facile.

- Je comprends mais tu finiras par y arriver… surtout si une certaine personne est là pour toi !

En disant ça, Candice a lancé un regard à Pierre qui lui a fait un clin d’œil. Je souris.

- Je ne vois pas du tout de qui tu parles, réponds-je en rigolant.

- Oh juste de la personne qui t’as surnommé « princesse » avant, lâche Candice.

Oh… je n’avais pas eu d’hallucinations alors. Il m’a bien donné ce surnom si particulier que j’adore. Vraiment, c’est un des surnoms que je préfère le plus au monde.

Pierre Garnier - Mon repère Où les histoires vivent. Découvrez maintenant