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Le prime était arrivé bien plus vite que prévu. Nous avions beaucoup répété pour celui-ci, tous soucieux de faire encore mieux que le prime d'avant.

Comme d'habitude, nous fîmes l'hymne à 12, avec chacun, un enfant que nous tenions par la main.

La soirée s'enchaîna directement sur les premiers duos élèves-artistes. Jusqu'à ce que le medley commence. Les voix de Djebril et Clara résonnaient dans tous le studio 117, tandis que Pierre et moi nous étions installé dans la barque qui avait été installé pour notre partie.

La musique de « Ce rêve bleu » s'éteignit de plus en plus, tandis que la barque fut déplacer au milieu de la scène, grâce à un système mécanique au sol, alors que nous étions assis à l'intérieur. J'étais sous les lumières des projecteurs, mon cœur s'accélérait, je pris une profonde inspiration et tournait ma tête vers la caméra qui ne cessait de tourner autour de nous.

Les premières notes étaient hésitantes, mais bientôt, Pierre me rejoignit et cette étrange alchimie revint. Nos voix se mêlaient parfaitement, et la tension amoureuse qui s'était formée pendant nos répétitions resurgit. Cette fois-ci, c'était plus puissant, plus intense. Nos regards se croisèrent, et tout autour de nous sembla disparaître.

À mesure que nous chantions, la distance entre nous diminuait. Chaque parole était chargée d'émotion, chaque note résonnait avec une vérité brute. Pour ce moment-là, la colère et les disputes n'existaient plus. Il n'y avait que la chanson, et nous deux.

Nous atteignîmes la dernière note, nos visages à quel millimètres l'un de l'autre. Le monde autour de nous s'effaça, et il ne resta que cette tension palpable et douce entre nous. Nos regards se perdirent l'un dans l'autre, et je sentis mon cœur battre à tout rompre.

Les applaudissements éclatèrent, nous ramenant brusquement à la réalité. Nous nous éloignâmes l'un de l'autre, la magie du moment s'évanouissant aussi vite qu'elle était apparue. Les premières notes de la chanson de Mary Poppins retentirent lorsque nous étions en train de quitter le milieu de la scène pour nous retrouver en coulisse. 

Lorsque la barque finit son chemin, Pierre prit l'initiative de se lever en premier. Il se tourna vers moi et, à ma grande surprise, me tendit la main pour m'aider à sortir de la barque.

Hésitante, je regardai sa main tendue, puis son visage. Malgré la tension qui persistait entre nous, il y avait quelque chose dans son regard, un mélange de détermination et de vulnérabilité. Je pris une profonde inspiration et acceptai son aide. Ses doigts se refermèrent doucement autour des miens, et il me guida hors de la barque.

Une fois debout, nous nous éloignâmes l'un de l'autre. Je regagnai ma place sur le banc, rejoignant les autres qui ne participaient pas au medley tandis que Pierre allait rejoindre Julien pour enchaîner avec « Il en faut peu pour être heureux ». L'interprétation d'Axel et de Margot, de "Supercalifragilisticexpialidocious", apporta une bouffée de légèreté après notre duo intense.

La soirée continua, chaque performance ajoutant à la tension et à l'excitation du prime. Mais malgré les applaudissements et les encouragements, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à Pierre et à ce que nous devions encore résoudre.

Finalement, le prime se termina par une ribambelle de câlins autour de Marie-Maud qui venait de se faire éliminer...

Nous retournâmes tous au château. La fatigue se faisait sentir, mais l'adrénaline était encore présente. Je montai dans ma chambre, espérant trouver un peu de calme et de solitude pour réfléchir à tout ce qui s'était passé. Mais Helena me retrouva vite.

Elle entra dans la chambre mais s'arrêta au pas de la porte. Je la regardai dans les yeux silencieusement alors qu'elle me lançait un regard perçant.

Believe - Pierre GarnierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant