MATHIEU PRUSKI
Je souris en raccrochant de mon appel avec Flav. Ça a été une semaine de dingue. 2069 est sortit depuis sept jour et les chiffres sont super bons. La promo a été casse couille avec des interviews ennuyantes mais tout s'est bien passé. Ça a été un vrai challenge niveau organisation donc je suis hyper heureux que ça pète.
- Alors ?
Je me tourne vers Ormaz. Il est posé dans mon canapé depuis ce matin à jouer avec ma chienne et à la play pendant que je faisais des papiers pour le label.
- Tout roule.
Il me tend son poing pour que je tape dedans, un immense sourire aux lèvres.
Ce dimanche matin commence très bien. Après avoir déjeuner, on part chez Elyo. Je dois lui rendre des affaires de sport qu'il avait laissé chez moi. Je lui avais dis de passer les récupérer mais il m'a dit qu'il avait pas le time pour moi. Je le cite. Pas de soucis, si tu peux pas venir, Polak vient à toi. Au moins je pourrais lui annoncer les chiffres de la semaine.
Une fois devant chez lui, Ormaz a composé le code de l'immeuble et on est rentrés. J'ai toqué à sa porte avant de baisser la poignet. C'était fermé une fois sur deux. Un miracle qu'il se soit jamais fait cambrioler.
- Il rigole tout seul ?
J'ai regardé Ormaz pour voir s'il était sérieux ou pas. C'était clairement un rire de meuf qu'on entendait. Peut être que lorsqu'il m'avait dit qu'il était occupé aujourd'hui c'était pas une excuse à la con. Avant qu'on ait eu le temps de faire demi tour en soum soum, Elyo est arrivé suivit de Vittoria. J'ai plissé des yeux en la voyant. Elle était partout sauf là où elle devait être cette go.
- Ah, on a cru que t'étais avec une meuf mais tranquille c'est qu'elle.
La brune m'a fait des grands yeux quand elle m'a remarqué et surtout entendu ma remarque.
- Euh parce que je suis quoi selon toi ?
J'ai détaillé son corps. Elle portait un jogging gris et un sweat à capuche que j'avais déjà vu sur l'insta de Bekar. A ce moment précis, elle ressemblait à rien pour être honnête.
- C'est pas ce que je voulais dire.
Elle s'est contenté de hausser des épaules, l'air pas spécialement vexé. C'était fou comment Elyo et elle étaient devenus potes. J'arrivais pas à savoir ce qu'ils pouvaient bien se raconter. Vittoria s'y connaissait en rap, elle était pote avec Bekar mais ensuite ?
- Vous faisiez quoi ensemble d'abord ? a demandé Ormaz.
Il avait les sourcils haussés en mode grosse commère. Ça se voyait il imaginait des trucs dans sa ptite tête.
- On se racontait nos vies, lui a répondu joyeusement la brune.
Je l'observe discrètement. Elle a l'air bien trop joyeuse. Ses yeux sont un peu rougis, ce qui lui donne un air différent de d'habitude. J'arrive pas à savoir si c'est parce qu'elle a chouiné ou s'ils ont fumé. Elyo répond à ma question :
- On a surtout fumé.
- Sans nous ? Je m'offusque.
Vittoria qui était assise dans le canapé à moitié avachie sur Elyo ricane :
- Surtout sans toi.
- Votre week-end promet d'être passionnant.
J'ai soufflé en entendant la remarque d'Elyo. Notre pari tenait toujours. On comptait toujours passer un week-end ensemble et avoir les deux cents euros des autres crétins. J'en avais reparlé à Vittoria par message. Elle m'avait d'abord ignoré mais elle postait des story donc je l'avais harcelé jusqu'à ce qu'elle me donne de l'attention. Dis comme ça, c'est minable. Le but était juste de passer quarant huit heures ensemble. Si y en avait un qui partait avant c'était perdu. Franchement, c'était largement faisable.