VITTORIA SANTONI
Je me suis agenouillée pour fermer la veste de ma nièce. Une tache difficile parce qu'elle faisait que bouger dans tous les sens.
- J'aime pas la veste, a boudé Maya.
Je lui ai souris en remontant la fermeture éclair en faisant attention à pas coincer ses cheveux.
- Je sais, mais il fait encore un peu frais dehors et papa et maman vont pas être contents s'ils te voient sans.
Elle a croisé ses petits bras pour me montrer qu'elle boudait. J'ai rigolé devant sa moue pas du tout crédible. Obligé elle avait prit ce gêne drama queen chez mon frère. C'était dans notre sang ça.
On est sorties de l'appartement pour se diriger vers le métro. Ça m'arrivait assez souvent de garder Maya les mercredis après midi si je travaillais pas. C'était un peu notre journée à toutes les deux. Et aujourd'hui la petite miss voulait voir tonton Alex. Bekar était au studio mais il avait dit que ça le gênait pas qu'on passe. Maya était ravie, moi moins parce que je devais traverser tout Paris avec une petite de cinq ans à peine.
J'ai serré sa main en descendant dans les escaliers du métro en sentant tout le monde qui se dépêchait pour attraper la rame.
- Tu restes bien à côté de moi. D'accord Maya ?
- Oui Vitoto !
J'ai souris en l'entendant. Elle était bien la seule que j'autorisais à utiliser ce surnom atroce. J'ai installé Maya sur mes genoux une fois assise dans le métro. Elle a joué à deviner à quelle station on devait descendre et j'ai du lui rappeller dans quel sens on circulait.
Une fois dehors, on a encore un peu marché en s'arrêtant plusieurs fois pour regarder des vitrines de magasin où Maya essayait de lire ce qu'elle voyait.
- On arrive bientôt ?
J'ai rigolé.
- Quasiment. Il faut encore aller tout au bout de la rue.
J'ai envoyé rapidement un message à Bekar pour lui dire qu'on était bientôt là et qu'il pouvait déjà préparer des cafés parce que j'étais congelée.
- Dis tata Vitto, tu crois que tu peux me porter ?
J'ai regardé sa petite bouille adorable. Nour me disait à chaque fois de pas me faire avoir et que je lui acceptais tout. Mais cette petite était trop mimi, c'était impossible de lui dire non. Bon là j'étais en botte à talons donc ça allait être galère mais j'étais prête à tout pour cette gosse et après tout c'était que cinq cent mètres. Je me suis baissée pour qu'elle monte sur mon dos et j'ai continué en direction du studio. Alexandre nous attendait devant. Maya a sauté de mon dos pour le rejoindre en criant. J'ai souris en la voyant aussi heureuse.
J'ai tapé dans la main d'Alexandre pour le saluer et on la suivit à l'intérieur du label.
- Tu enregistrait ? je lui ai demandé.
- Non t'inquiètes. Je bossais surtout sur des détails pratiques pour les festivals de cet été. C'est la partie chiante.
- Dis pas chiant devant Maya.
- Bah là c'est toi qui le dis, il s'est moqué.
J'ai baissé les yeux pour voir si Maya nous écoutait mais elle était trop occupée à regarder les disques d'or et autres qui étaient accrochés dans le couloir. J'ai souris en voyant ceux de Mathieu.
On est entrés dans une salle et Maya m'a demandé si elle pouvait enfin enlever sa veste. Je l'ai aidé à l'enlever avant de la poser sur une chaise. J'ai grimacé en voyant le cendrier sur la table. La pièce puait le tabac froid.