MATHIEU PRUSKI
Je connaissais pas Vittoria depuis hyper longtemps mais grâce à mes grandes facultés de psychologue autoproclamé j'avais pu identifier ses points forts et points positifs.
Déjà les points positifs y en avait quasiment aucun. A part qu'elle avait l'air de se débrouiller au foot, j'avais rien à ajouter. Les points négatifs par contre ? Là je pouvais faire un exposé et un diapo tellement y avait à dire. C'était clairement la folle du village, une lunatique, une arrogante, et une moqueuse. Et surtout elle était pas ponctuelle.
Ce dernier point il me donnait envie de brûler sa maison. Mais je le faisais pas parce que Flav ferait un AVC s'il fallait gérer ça au tribunal.
On s'était quittés hier soir vers minuit et elle m'avait dit qu'on devait se réveiller à huit heures pour ensuite aller au canoë. Et visiblement elle tapait sa meilleure grasse mat. J'allais me bouger pour la réveiller quand elle a enfin daigné faire son apparition. Elle portait un short et un t-shirt trois fois trop grand. Ses yeux étaient encore tout endormis et elle était pas coiffée. Donc elle se pointait en retard et pas prête ?
- Je rêve ou t'es en pyjama ?
Elle m'a jeté un regard un peu perdu. Ouais, elle était vraiment pas réveillée.
- Bah dis bonjour déjà toi.
La brune a ouvert le frigo pour chercher je sais pas quoi. Peut être qu'elle allait retrouver son cerveau dedans, on peut toujours espérer.
- C'est fou t'as fais un bruit de malade. Ça m'a réveillé avant mon réveil.
Je l'ai observé sortir tout son petit dej. Elle avait l'air absolument pas pressée.
- Tu m'as dis qu'on devait se lever à huit heures.
Elle a enfin finit par me regarder. C'était visiblement très dur d'obtenir son attention le matin. En rentrant sur Paname j'allais frapper Ormaz de m'avoir fourré dans ce pétrin avec une go aussi ravagée qu'elle. J'allais même lui envoyer de ce pas un message pour demander une augmentation du pari. Business is business comme disent les hommes d'affaire.
- Non. J'ai dis neuf heures.
J'ai secoué la tête. C'était fou qu'elle me mente droit dans les yeux.
- Mais t'as serré toi ? Tu me l'as dis hier soir avant de se coucher.
Elle s'est contentée de hausser des épaules et de plonger son nez dans sa tasse de café.
- J'ai du me tromper. Désolée.
Elle avait l'air tout sauf désolée. J'ai soufflé pour bien lui faire comprendre à quel point elle me tapait sur les nerfs.
- Tu fais une crise d'asthme ? T'as besoin d'aide peut être ?
- C'est fou ce que t'es pas drôle comme meuf. D'ailleurs vas te préparer.
Elle s'est levée pour aller ranger son bol dans le lave vaisselle.
- Je rêve où tu viens de me donner un ordre ?
J'ai croisé les bras en m'appuyant contre le rebord du plan de travail.
- C'est un conseil. On va être en retard.
