MATHIEU PRUSKI
Vittoria elle casse les couilles. Mais quand je dis qu'elle est casse les couilles c'est vraiment les casser. Après c'est pas totalement le scoop du siècle. Je m'en doutais un peu, juste je sous estimait à quel point elle sert à rien. Je suis arrivé il y a une heure en Corse et j'aurais cru qu'elle serait venue me chercher. Mais non madame s'est contenté de me filer son adresse, accompagnée d'un "T'as cru jsuis ton taxi ou ta daronne pour venir te chercher ?".
Résultat, je suis sagement assis dans un taxi comme une petite victime. En plus, la route pour aller chez elle tourne méchamment et le chauffeur conduit en mode F1. Bon au moins, la vue sur la mer sera cool.
Le taxi finit par s'arrêter devant une maison en pierre avec un grand jardin autour. C'est hyper calme et j'entends juste des cigales. Une fois mes valises récupérées, je m'avance pour sonner à la porte. J'espère que cette sorcière de Vittoria est bien là et qu'elle m'a pas posé un lapin. Elle en serait capable. Pourtant, elle finit par arriver toute souriante dans une robe rouge et ses lunettes de soleil qui coincent ses cheveux en arrière. Je m'attendais pas à un accueil aussi chaleureux. Visiblement, être en Corse la rend heureuse.
- Wesh Cléo.
Elle m'a tendu son poing. Même pas on se faisait la bise.
- T'as fais bon voyage ?
Je l'ai regardé en fronçant des sourcils. Le culot de la meuf.
- Ça aurait été mieux si t'avais bougé ton cul jusqu'à l'aéroport.
Elle a haussé des épaules en me faisant signe de la suivre dans le jardin. Il était immense et au loin j'ai vu qu'il y avait une vue sur la mer. Là chanceuse. C'était un coin totalement perdu par contre, j'espère y avait du réseau, fallait que j'envoie un message à mamie pour lui dire que je suis arrivé. Elle a pas trop compris quand je lui ai dis que j'allais chez une pote pour le week-end.
- Ma mère a prit sa voiture. J'ai que mon scoot, ça aurait pas été top avec tes affaires.
Je l'ai suivi dans la maison. C'était une big maison en pierre. Il faisait super bon dedans et l'ambiance était hyper chaleureuse.
- Je t'ai préparé l'ancienne chambre de mon frère.
J'ai souris en voyant la pièce. Il y avait un énorme poster avec l'équipe de foot brésilienne et plein d'autres trucs en rapport.
- Ah ouais, j'avais oublié que c'était ambiance do Brasil chez toi.
J'ai posé mon sac sur le lit en fronçant des sourcils.
- Par contre lit simple ? Je fais comment si je ramène une fille Cléo ?
Elle a sourit en penchant la tête sur le côté.
- Je te suffit pas ?
J'allais lui répondre mais elle était déjà sortie de la chambre. Je l'ai suivit comme un idiot parce que je savais pas quoi faire d'autre. Je l'ai observé galérer à attraper un sac dans un placard en hauteur. C'était bien plus drôle de rester à rien branler et la voir galérer.
- Bon Pruski.
Je l'ai directement coupé :
- Tu m'appelles pas Pruski. C'est Mathieu pour toi.
Elle s'est retournée après avoir enfin attrapé son sac.
- Ta gueule PLK. Vas te changer on va nager.
C'était pire qu'elle m'appelle PLK. Mais j'étais bien plus intéressé par la fin de sa phrase pour lui faire remarquer.
- Dans la mer ? J'ai demandé bêtement.