Chapitre 10 : Erreur

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Après quelques minutes, Eiko redescendit les marches de l'immeuble vêtue d'une robe bleue. Elle tenait la veste de Noa dans une main, et un sac en toile dans l'autre. Son ami l'attendait tranquillement assis tout en tenant fermement la barre de fer contre lui, prêt à se défendre en cas d'attaque.

Il se retourna à l'entente des pas d'Eiko et sorti son téléphone pour marquer: "t'as fais vite". Eiko répondit par un sourire doublé d'un pouce en l'air. Noa rajouta ensuite à son message "Par contre, t'aurais pu trouver plus pratique comme habit". En lisant, la bicolore leva les yeux au ciel. Elle rendit la veste à son propriétaire puis se saisit du portable afin de marquer "J'ai pris le premier vêtement qui m'est tombé sous la main. On est pressé je te signale". Noa marmonna un "C'est vrai..." avant de se gratter le menton en signe de réflexion. "Tu as une idée sur l'endroit où ils pourraient être ?" Eiko secoua la tête en soupirant. "Les loups-garous sont très aléatoires dans ce genre de moments".

Noa soupira à nouveau. Retrouver deux loups enragés sans indices, sans attirer l'attention et avec comme seul arme de défense: une barre de fer que l'on pourrait confondre avec un triple décimètre. Il y a de quoi désespérer profondément.

Après encore quelques échanges par messages, les deux amis se mirent d'accord pour aller marcher aux alentours de chez Chiara. Avec beaucoup de chance, elle ne s'était pas éloignée.

Noa et Eiko avancèrent dans la commune tout en rasant les murs et en baissant la tête. Noa serrait la barre de fer aussi fort que possible. Eiko restait à l'affut de tout ce qui se passait aux alentours. Tellement à l'affut qu'elle voyait des yeux de loups à chaque coin de rue, qui n'étaient que des lumières. Il n'y avait pas qu'elle, même Noa -déjà craintif de base- entendait des grognements venir des quatre points cardinaux. Les voir ainsi ferait presque pitié.

Au bout de plusieurs tours de quartier, Noa entendit un grognement. Et celui-ci était bien réel. Il y avait même les cris effrayés de gens pour l'accompagner. S'avançant un peu pour mieux voir ce qui se passait, ils aperçurent une louve blanche, reconnaissable comme étant Chiara grogner sur ce qui semblait être une mère et son fils en bas âge.

Lorsque la louve s'apprêta à sauter sur la femme, le sang d'Eiko ne fit qu'un tour et elle se jeta à corps perdu sur l'animal pour le repousser. Elles retombèrent toutes deux lourdement sur le bitume. La tête de la bicolore frappa violement le sol, brisant le casque de Noa à l'impact. La mère avait regardé la scène, horrifiée. Elle tenait son enfant qui pleurait de peur. N'importe quel humain aurait profité de ce moment pour prendre ses jambes à son cou, mais elle restait statique. Surement paralysée par la peur.

Noa qui était resté en retrait jusque là, remit sa propre peur de côté et avança rapidement vers la femme. Il lâcha sa barre de fer, pris l'enfant qu'il mis sur son épaule et saisi la main de femme et la guida deux rues plus loin. Il déposa le petit garçon aux pieds de sa mère qui remerciait l'adolescent, avant de reprendre son fils et de partir en courant presque. Noa souffla, de soulagement pensant que c'était "une bonne chose de faite". Il aurait pu rester dans cette ruelle indéfiniment "Les sauvetages, c'est pas mon truc...". Lorsqu'il se rappela qu'il avait laissé Chiara et Eiko seules, il couru aussi vite qu'il pouvait afin de les retrouver se disant qu'en à peine cinq minutes, il ne s'était pas passé grand chose.

Erreur.

Arrivé au niveau des filles il vit Eiko haletante avec une marque de griffure sanguinolente sous son œil. Elle ne portait plus le casque, il était par terre. Brisé. Mais Eiko était toujours lucide. Noa trouva cela étrange étant donné que la musique se faisait toujours entendre. Il compris vite pourquoi elle n'était pas transformée en voyant un bout de fil de plastique blanc se balader devant son visage au gré du vent.

Les loups de Kakara - Tome 1 : SiraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant