Wicked Game [TOME 2]

Chapitre 4 : Marché

La pièce autour de moi faisait partie des plus belles chambres qu'il m'ait été de voir. C'était un sentiment qui revenait souvent ces temps ci, je devenais presque habituée à m'extasier face aux nouveaux tableaux qui s'offraient à moi. Mais cette pièce, cette pièce était particulière. Les couleurs étaient pastels, les tapis doux. La multitude de miroirs et les immenses fenêtres donnaient un aspect lumineux et espacé à la pièce. Les matériaux utilisés semblaient être d'une qualité hors norme, les draps du lits étaient soyeux. Et tout ceci était, semblerait-il, à moi. C'est ce qu'on m'avait indiqué. Que cette pièce était ma nouvelle chambre, mon nouvel espace de vie.

La ville dans laquelle nous nous nous trouvions était le centre de La Capitale. C'est là où la population la plus riche vivait, là où le control opérait. Cette ville était construite sur une espèce de colline, la majorité des rues étaient donc en montée. Et plus on montait dans la ville, plus la richesse était présente. Et au sommet de cette colline se trouvait la Demeure de La Gouvernance, l'endroit où on m'avait amené. J'avais été guidé par des membres de la garde dans ce qui était devenu ma chambre mais on ne m'avait rien expliqué de plus. Je supposais qu'Adonis vivait ici, mais ce n'était certainement pas tout. Elle n'était pas la personne la plus puissante de la riche, toute cette Demeure ne pouvait pas être uniquement à elle.

Je remarquai une grande fenêtre menant à un balcon au mur opposé à l'entrée de ma chambre et je m'y rendis à petit pas. Je posais mes doigts sur les poignets, me demandant si c'était ouvert. J'appuyai, je poussai. Et au moment où j'allai ouvrir en grand, j'entendis toquer à la porte.

Interrompue dans mon élan, je me retournai en fronçant les sourcils et entendis une deuxième fois une personne toquer.

J'aurais pu penser avoir au moins une soirée de libre après toutes ces révélations.

J'entendis une troisième fois et je me précipitais à l'entrée et ouvris la porte en trombe.

Et je tombais sur une jeune fille, seize ans maximum, qui baissa sa tête en me voyant.

« - Bonjour mademoiselle Rynn, commença-t-elle, je m'appelle Lucy. J'ai eu le grand privilège d'être nommée pour être votre suiveuse. »

Ma suiveuse ?

Je fronçai les sourcils à nouveau.

« - Je suis la personne qui vous indiquera les tâches à faire, expliquera-t-elle. Je ferai en sorte que vous ne soyez pas perdue dans votre nouvelle vie, que vous ayez en votre profession tout ce dont vous avez besoin, de vous donner les informations nécessaires. »

Je pinçai les lèvres et l'observai attentivement. Elle était petite et mince. Ses cheveux ondulés châtains remontaient sur ses épaules et elles avaient dégagé son visage en relavant les deux mèches de devant avec des barrettes en forme de fleur. Ses taches de rousseur parsemées un visage composé d'un nez retroussé et de grands yeux marrons.

C'était une jeune adolescente. Une adolescente qui était chargée d'être à mon service. Comment pouvaient-ils forcer une enfant à me suivre partout ? Qu'est-ce que ça voulait dire, être une suiveuse ? C'était sûrement un travail, au final. N'était-ce pas interdit de faire travailler une enfant ?

Je secouai la tête et entrai à nouveau dans ma chambre.

Lucy me suivit à l'intérieur et fermai la porte derrière elle.

« - Avez-vous vu les placards ? demanda-t-elle. Des tenues somptueuses s'y trouvent. Et dehors vous avez une vue sur toute la ville. Madame Adonis a vraiment l'une des meilleure aile de la demeure. »