Wicked Game [TOME 2]

Chapitre 12 : Explosion

« - Priam ! hurlai-je. »

Mon cri raisonna dans la salle de cérémonie comme un dernier souffle. Je ne savais pas comment j'avais fait, je ne savais pas si je réussirais à le refaire, mais je savais que ma voix s'était enfin réveillée pour faire écho au prénom habitant mon âme.

Je m'attendis à ce qu'il se retourne, à ce qu'il se rende enfin compte, à ce qu'il court vers moi.

Mais rien.

Il ne fit rien.

Je pus voir les muscles de son corps se contracter. Je pus voir la tension le traverser. Mais il resta dos à moi.

Alors, n'y tenant plus, j'avançai.

« - Rynn, appela Adonis d'une voix bien moins chaleureuse, reprends ta place. La cérémonie doit continuer. »

Je m'arrêtai quelques secondes, le souffle court, les poings serrés.

Non. Je ne pouvais pas laisser cette chance passer. Il était là, devant moi. En vie. Devant moi. Je ne pouvais pas rester loin.

Alors je me mis à courir vers lui.

Et immédiatement, les gardes quittèrent leur position et se jetèrent sur moi pour m'arrêter.

« - Non ! hurlai-je. »

L'un d'eux me barra la route avec son bras et l'impact de mon corps avança à toute vitesse me propulsa en arrière. Je tombai au sol sur mon dos, l'air se coupant dans mes poumons. Mais l'adrénaline me poussa à me relever directement.

« - Priam ! criai-je. »

Je sentais un garde m'attraper par les épaules.

Il fallait qu'il me lâche. Tous. Il fallait qu'ils me laissent aller à lui.

Dans ma vision périphérique, je pus apercevoir la silhouette d'Atlas qui s'approcha et qui se jeta directement dans la mêlée. Il lança son poing dans le visage du garde qui me tenait.

« - Ne la touchez pas, gronda-t-il. »

Puis il se tourna vers Priam.

« - Tu vas vraiment rester dos à nous et ne même pas la regarder ? lança-t-il. Espèce de lâche !
- Emmenez les ! ordonna Adonis. Qu'ils attendent dans mes appartements, je viendrai les voir plus tard. »

Deux gardes m'attrapèrent de chaque côté et me décollèrent du sol.

« - Lâchez moi ! criai-je. Lâchez moi ! »

Mais malheureusement, je ne faisais pas le poids.

J'avais beau me débattre, j'avais beau crier, c'est avec facilité qu'ils m'éloignèrent de celui qui faisait écho à mon âme depuis si longtemps. C'est avec facilité qu'ils m'obligèrent à quitter l'objet de mes rêves les plus profonds.

Je ne pouvais pas me laisser faire, mais je ne pouvais pas luter.

Je remarquai après qu'Atlas coopéré et les suivait. Il avait sûrement arrêté de se débattre en les voyant m'emmener, afin de me suivre sans faire d'histoire.

Les gardes marchèrent à l'unisson jusqu'aux portes de la pièce. La foule s'éloignait pour nous laisser passer et leur prise sur mes poignets ne s'affaiblissaient pas.

Mais je refusais. Je ne pouvais pas les laisser me l'arracher à nouveau.

Sa prétendue mort m'avait détruite. Le voir se faire exécuter avait été le bourreau de mon existence. Depuis ce jour, je ne me sentais plus moi même. La noirceur m'attirait au fond peu à peu. Je dépérissais. Je fanais.