Chapitre 24 : Adieu la fuite

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Léna et Argrir avaient donc rampé dans un petit conduit qui allait de la cave à une petite trappe a deux ou trois-cent mètre de la taverne. Le nain sortit en premier puis tira avec sa forte poigne la jeune fille en dehors du tunnel. Ils se faufilèrent en direction de la forêt et continuèrent comme ça à se déplacer parmi les branches et les fougères durant un peu plus de deux heures.


Puis le nain s'arrêta et s'assit.

- Fouf. Hum jeune fille assied-toi, tu es peut être jeune mais accorde un moment au vieux nain que je suis.

Elle ne sembla pas mordre à la blague et se contenta de regarder vaguement dans la direction de l'auberge ou se battait son père adoptif. Le nain s'approcha d'elle et lui posa sa main sur l'épaule.

- Ecoute petite, ce gars est un tueur il fera ce qu'il sait faire, il s'en sortira, tu n'as pas à t'inquieter pour lui.

- Ne dis pas tueur... Un guerrier plutôt, c'est moins méchant.

Le nain secoua la tête.

- Non ce n'est pas un guerrier. C'est un tueur, ça se voit à son regard, à ces gestes, la manière de se battre. Ce n'est pas un mauvais gars, ça se sent, mais il est trop froid pour ôter la vie comme un guerrier.

Un long silence s'en suivit. Etincelle envoyait des vagues de pensées apaisantes et calme à la petite qui sentait les larmes lui monter aux yeux. Le nain trépignait, il était debout et aurait préfère partir mais il voyait bien que la petite devait se reposer un peu. Et puis peut être que Gradguer reviendrait. Il fut tiré de ses pensées par Léna.

- Pourquoi tu m'aides, tu as dit que la taverne ne t'importait peu, pourquoi, ça a pourtant dû être l'œuvre de ta vie ?

Le nain était surpris de la question mis il accepta pourtant de lui répondre.

- Je t'aide parce que je ne fais rien depuis trop longtemps. Et vous m'avez touché, vous m'avez rappelez mon passé, ta dragonne notamment. Vois-tu, il y a cela un siècle et demi je suis tombé éperdument amoureux d'une humaine, qui était tenancière de cette auberge. Elle aimait les chansons et les dragons, elle rêvait d'en avoir un. Je l'ai aidé et j'ai vécu avec elle. Quand elle est morte, beaucoup trop tôt, comme tous les humains j'ai repris l'auberge. C'est un amour ancien et qui durera toujours dans ma mémoire mais je dois aussi aller de l'avant, il est plus que l'heure.

La petite était touchée, elle ne connaissait le nain que depuis peu mais elle n'aurait jamais cru qu'il puisse laisser sa rudesse de côté pour un sentimentalisme tel.

- Je suis désolé.

Le nain se tourna et lui sourit.

- Pourquoi ? Il n'y a pas de raison. Il ne faut pas pleurer car une personne n'est plus là, il faut sourire car on a pu croiser son chemin.

Soudain ils furent coupés par des bruits de course. Un claquement sec retentit. Léna crût que c'était un coup de fouet mais en réalité il s'agissait d'une corde se relâchant. La corde d'une arbalète.

Un carreau se ficha dans la poitrine d'Argrir qui écarquilla les yeux et tressauta en portant une main à son torse avant de tomber à la renverse.

Des hommes de Ivan, toujours habillé en noir, sautèrent par-dessus les plantes et les troncs alentour pour arriver vers eux. Etincelle montra immédiatement les crocs et grogna. Les ennemis étaient au nombre de trois et se dirigeaient tous vers Léna. Elle dégaina alors son épée d'entrainement et la balança dans les pieds du premier. Le coup manqua de force et ne fit que l'égratigner. En retour il lui envoya un coup de pied qui l'envoya roulé un peu plus loin. Il allait s'approcher quand il fut saisit à la cheville et fut mis au sol. Argrir se relevait l'air déterminé sa hache d'arme à la main.

Une dernière veille (Sadhdrim)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant