Gradguer avait donc quitté sa chère tôt le matin pour partir en quête de la jeune Léna, ancienne princesse de Daret.
Il talonnait depuis maintenant plusieurs heure sa monture et il arriva enfin à la taverne qu'il avait donc quitté il y a quelques jours. Il n'y rentra pas, il savait ce qu'il y avait laissé et que Léna et Argrir l'avaient quitté bien avant lui. Il continua donc en contournant l'édifice et chercha la sortie du tunnel dont avait parlé le nain.
Il finit par trouver la dites-sortie à trois-cent mètres de l'arrière de la bâtisse. Sautant à bas de la jument qui le portait il chercha des traces en la tenant par la longe. Il repéra sans mal les griffures d'Etincelle et encore plus facilement les lourdes empreintes des bottes ferrées du nain. Il en suivit un moment le chemin. Lorsqu'il vit les premiers morts il posa la main sur l'épée qui était toujours attachée à sa ceinture. Il enjamba les corps sans émotions jusqu'à qu'il tombe sur le corps transpercé du nain et du guerrier qui l'avait tué. Il resta là un temps regardant le corps avec tristesse. Le nain les avait aidés et ne méritait aucunement de mourir pour eux. Il regarda les traces de pas près du corps de l'homme en noir et remarqua qu'il s'agissait de celle de Léna. Il soupira de soulagement, au moins elle s'en était sortie.
Il resta ainsi à rendre une dernière pensée au nain avant de suivre les traces de Léna.
Puis finalement, prit par le remord il rebroussa chemin et entreprit d'enterrer le nain pour le remercier avec ce dernier hommage.
Il y passa quelques temps et lorsqu'il repartit il ne fit que quelques pas avant qu'un pauvre hère ne court vers lui.
Une ombre semblait planer sur son visage auréolé de cheveux noir en bataille. Quelqus chose de sinistre dans sa manière de courir mit en garde le veilleur. Cela se confirma lorsque l'homme arriva près de lui. Il avait le regard fou et ses yeux tournaient dans ses orbites.
- Les monstres ! Les monstres sont là !
Le veilleur regarda autour de lui avant de lui répondre d'une voix sévère.
- Qui es-tu ? Que veux-tu ?
- Les démons ! Ils posent des questions, ils cherchent, renifle, comme des chiens de la mort, il traque comme des aigles, des aigles de braise et de sang !
Il mit une main sur son épée prêt à décapiter immédiatement ce fou.
- Qui traquent-ils ?
L'homme le regarda comme si Gradguer ne comprenait rien puis il hurla.
- Ils demandent la fille maudite ! FUIS !
Il crut qu'il allait l'attaquer pourtant le pauvre homme se contenta de le regarder de son regard perdu et fou une dernière fois avant de reprendre sa course sans un son.
Le guerrier resta un temps dans l'expectative. Ce pauvre gars avait l'air d'avoir vu l'enfer lui-même, quel genre de créature pouvait rendre un homme ainsi. Il avait parlé d'une fille, se pouvait-il qu'il parlait de Léna ? C'était à creuser. Il continua donc à marcher dans direction d'où il venait.
La lune était haute dans le ciel, enveloppant la terre d'une lumière blafarde. Gradguer avançait avec détermination, suivant les pas de l'homme fou. Ses pas le conduisirent devant une imposante cathédrale en ruine, autrefois lieu de recueillement et de prière, maintenant réduit à un squelette de pierre et de désolation recouvert de mousse et de lierre. Les murs étaient fissurés et déchiquetés par le temps. Les vitraux, autrefois sans doute éclatants de couleurs, étaient brisés, laissant passer une lumière fantomatique qui accentuait l'atmosphère sinistre des lieux. Une brume légère flottait autour de la structure, donnant à l'endroit un air irréel et oppressant. Gradguer resserra son manteau autour de lui, son épée prête à l'action, et pénétra dans l'ombre de la cathédrale. Ce lieu et la rencontre l'intriguait, la mention de la fille maudites surtout. Si c'était inutile il y dormirait et repartirait le lendemain.
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Une dernière veille (Sadhdrim)
AdventureDans le monde médiéval fantastique de Sadhdrim un homme solitaire, bourru et au pragmatisme infini va se retrouver face a des choix compliqués. Lorsque durant sa visite a Daret il est attaqué par de mystérieux individus, qui attaquent dans le même t...