09. Connard un jour, connard toujours.

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Avant de monter, je regardai tout le monde sauf Ruben, bien sûr, avec l'espoir que quelqu'un puisse me venir en aide, mais ce fut en vain.

Rina me souffla un "courage" sur le bout des lèvres avant de me sourire gentiment.

Les paumes de mes mains étaient maintenant moites et je les essuyai sur mon pantalon, chose que je regrettai quand je vis une petite tâche de sang sur mon pantalon blanc.

Merde.

J'avais complétement oublié ma blessure, sûrement encore traumatisée par cette histoire de camion volé.

Je n'en revenais toujours pas d'ailleurs. J'avais assisté à une séance de torture jusqu'à la mort de quelqu'un.

Si ce genre de chose arrivait souvent comme l'avait prétendu Rina, je n'allais jamais m'y habituer. Et encore, je ne souhaitais pas le faire.

C'était simplement inhumain.

— Si j'étais toi, je ne le ferais pas tarder plus longtemps, lança Ruben situé maintenant dans un coin du salon.

Je levai les yeux au ciel face à sa prise de parole totalement inutile.

Qui lui a demandé son avis, lui ?

Pour ne pas risquer d'attirer la colère de Devon, je grimpai les escaliers et le rejoignis très vite dans son bureau.

Il était installé sur la chaise en face de son bureau sauf qu'aujourd'hui, il ne lisait pas de paperasse.

— Ferme la porte derrière toi !

J'obéis sans ciller et fermai sa porte. Il me regardait avec un air de psychopathe qui me fit froid dans le dos.

— Comment va ta main ? s'enquérit-il.

Dire que je n'étais pas surprise de cette question serait un véritable mensonge.

Devon se souciait vraiment de ma main ou j'étais en train de tout imaginer ?

Je le regardai sans savoir quoi lui répondre. Comment lui dire que le voir torturer un pauvre innocent m'avait complétement fait oublié ma petite douleur sur la main ?

— C'est bon tu peux répondre, non ? Ou tu as besoin que je te le dessine ?

Je le savais.

C'était visiblement impossible pour un être comme Devon d'être attentionné pendant plus de deux secondes.

— Quoi, tu ne peux plus parler ? Tu as donné ta langue à Kyle ? me demanda-t-il avec un sourcil arqué.

J'y crois pas.

C'était ça alors. Devon m'avait fait venir pour régler les comptes de ce qui s'était passé chez Damien.

— Ma main se porte à merveille, ironisai-je en levant ma paume devant ses yeux.

Il fronça les sourcils et murmura quelque chose dans sa barbe avant de se reconcentrer sur moi.

— Anna, qu'est ce que je t'avais dit avant de rentrer dans cette maison ?

Je ne lui répondis pas, ne voyant clairement pas où cette discussion allait nous mener.

Pour le narguer, je détournai mon regard de ses yeux et regardai le seul tableau dans ce bureau.

Il était accroché sur le mur près de la porte et était fait du même style que ceux qui ornaient le couloir.

Je n'y comprenais strictement rien sur les objets représentés dessus mais je le trouvai quand même très beau.

— Pour une fois que j'essaie de rester courtois avec toi mais bien sûr tu ne me facilites pas la tâche.

MOONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant