Les malheurs de Ricks

Chapitre 7 : Mauvaise rencontre

Nathanael seul face au plat qui arrivait, se sentait totalement vide. La femme de ses rêves venait de le fuir et sa famille souhaitait sa mort. Il paya sans rien toucher et sortit. Il erra dans les rues de Ricks. À quoi bon retourner au motel, il était certain que ses parents avaient fait envoyer quelqu'un… Il n'avait nulle part où aller. Devait-il aller à la gare ? Fuir ? Mais pourquoi donc si Soledad le rejetait ?

Au détour d'une rue, un bar qui ne jouissait pas d'une bonne réputation, attira son attention. Ici, tout le monde savait que c'était le repère des gangs et des truands. Il n'hésita pas à rentrer, s'il devait mourir autant choisir lui-même comment cela se finirait. S'installant au bar, il sentit tous les regards braqués sur lui. 

- Il boit quoi le richar ? 
- Un whisky s'il vous plaît. 

L'homme barbu, au tee shirt auréolé de sueur prépara la boisson ambrée et posa le verre devant Nathanael. Il avala la boisson d'un trait, avant de s'effondrer la tête dans ses bras. La tête du jeune homme se cogna contre un mur avec fracas. Ce qui le réveilla instantanément. Trois grands gaillards en veste sombre le surplombait. Nathanael ne comprenait rien de ce qui était en train de se passer. 

- Ça y est, il se réveille le p'tit privilégié de la haute. 

Le pauvre homme prit un coup de pied dans les côtes et un cri lui échappa. 

- Vous n'avez pas de lieu à vous ? Faut venir nous casser les couilles chez nous ? 
- Mais… Je.. Je…., peina à dire le jeune ouvrier. Je ne viens pas de haut Ricks… 
- Arrête de mentir tarlouze, on connaît tout le monde ici ! 

Nathanael prit une large claque sur sa joue droite. Alors qu'il ne comprenait plus ce qui se passait, les hommes commençaient à le ruer de coup. Les hurlements des trois hommes devenaient des aboiements enragés. Après de longues minutes de coups de pieds, d'étranglement, de coups de poing, les hommes laissèrent le plus jeune pour mort. Effondré contre une poubelle, Nathanael peinait à respirer. Soudain, une envie de vomir le prit et il cracha du sang. Une ombre s'approcha de lui et sa voix lui semblait familière. 

Nathanael était dans un sale état dans l'arrière du bar près des poubelles. Après avoir craché du sang, il se demanda pourquoi on l'avait agressé de la sorte ? Quelqu'un qui le connaissait ? Il toussa et entendit faiblement une voix familière.

- Nathanael, oh mon dieu qu'est ce qu'ils t'ont fait ?

La jeune fille blonde lui rappela Arizona. Mais que faisait-elle ici ? 

- Je.. Qu'est ce que…, toussa-t-il.
- Non non, chut ne parles pas, tu peux marcher ?, demanda-t-elle, inquiète.
- Je crois..
- Bien tiens toi à moi.

Il ne se fit pas prier et se leva, non sans difficulté. Il passa son bras autour de l'épaule d'Arizona et ils marchèrent doucement, évitant de passer devant le bar. Il la suivit sans trop réfléchir au fait qu'elle pouvait être du côté de ses parents. Mais il ne le pensait pas , elle était beaucoup trop impliquée pour être de leur côté.

Ils marchèrent quelques mètres et Arizona sortit des clés et ouvrit l'immeuble avec un badge. Ils montèrent péniblement les deux étages et entrèrent dans un appartement. Arizona posa délicatement Nathanael sur le canapé, qui gémit de douleur. Elle referma à clé et se précipita dans la salle de bain. Elle y trouva une trousse de secours et l'amena près du jeune homme. 

- Je vais essayer de te soigner d'accord ? Ça risque de faire mal à quelques endroits.
- Ok.. On est.. Où ?, demanda-t-il, essoufflé.
- Chez moi j'ai un appart à Ricks dans la ville basse dont mes parents n'ont pas la connaissance. Je fais ce que je veux de mon argent ils vérifient pas.
- T'as de la chance.. Pourquoi tu m'aides ?, fit-il en gémissant.
- Parce que .. Je peux pas te laisser dans la merde.. T'as vu qui t'as attaqué ?
- Non, ils m'ont drogué et trois gars m'ont sauté dessus.
- Y'en a un c'était Harper.
- Quoi ?, s'étrangla-t-il.
- Il a été très énervé quand il a appris que t'étais gay..
- Mais je suis pas gay !
- Je sais..

Nathanael soupira et se laissa soigner par la jolie demoiselle. C'était une aubaine pour lui qu'elle soit là à ce moment-là. Elle était son ange gardien.

- Tu peux rester là te cacher le temps que les choses s'apaisent, je te ferais des courses et tout.
- T'es adorable Arizona mais je ne peux pas rester là ça va te mettre en danger toi aussi. 
- Je n'ai pas peur de me mettre en danger pour toi.

Elle se mit à rougir avant de baisser la tête et de relever son regard dans le sien.

- Je suis désolée je voulais pas dire ça quelle idiote.
- Ne t'excuse pas, tu as parlé sincèrement. 

Elle finit de panser ses blessures tandis qu'il souffrait moins. Même s'il pensait avoir quelques côtes fêlées, il supporterait avec de l'ibuprofene. Ils se regardèrent dans le blanc des yeux et Nathanael s'approcha d'elle et l'embrassa sur le front.

- Merci Arizona.
- Je t'en prie Nat.
- Tu es une vraie femme à marier.
- Je te suis destinée toute façon.
- Et c'est tout à mon honneur.

Elle rougit et lui aussi. Il remit une mèche de ses cheveux en place et sourit. Il s'approcha de nouveau d'elle.

Soledad servait le premier café de son service, elle était toujours aussi remuée de sa soirée. Le stress de revoir Nathanael la pris quand son heure habituelle approcha. Mais personne ne vint. Le jour suivant ses collègues vinrent, mais le bel homme aux yeux bleus était toujours absent. Passé les remords, Soledad inspira profondément et lorsqu'elle servit les deux ouvriers, son culot légendaire prit le contrôle. 

- Vos cafés messieurs. 
- Merci ma jolie. 
- Dites-moi, il ne vient plus votre collègue Nathanael ? 
- Oula ma poupée, il est pas près de revenir. 

Les deux hommes échangèrent un regard complice avant d'éclater de rire. Soledad fut envahie par la chaleur. Qu'était-il arrivé à Nathanael ? Elle devait le découvrir, mais à qui s'adresser quand on ne connaît personne d'autre que le principal recherché ?