Chapitre 22 : Le début de la révolution

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L'heure était arrivée. Ils prirent la voiture de Mathis et se dirigèrent tous les cinq vers Ricks. La pression était telle que personne ne parla de tout le trajet. Soledad, à côté de Nathanael, lui serra la main. 

Arrivés sur Ricks, ils virent une foule d'une centaine de personnes, rassemblant la quasi totalité de la ville basse. Ils se garèrent devant le stade et montèrent tous les cinq sur la voiture. Bobby prit la parole.

- Habitants de Ricks, on en a marre de cette pression que les riches exercent sur nous et sur eux mêmes. Nous devons monter en ville haute et nous battre. 
- Et comment on va faire ? Ils ont des armes !, s'écria l'un d'entre eux.
- Nous aussi. N'ayez pas peur d'eux. On est plus nombreux. Et on a un réseau de sous terrain qui mène là bas. 

Pendant que Bobby tentait de les convaincre, Nathanael reconnut ses deux collègues et Harper. Il descendit et se dirigea vers lui, lui mettant une droite. Arizona l'avait suivi de près et posa ses mains sur son torse, le poussant.

- Je suis de votre côté, s'exclama Harper.
- Ça n'empêche que t'as fais souffrir ta soeur gratuitement, s'énerva-t-il.
- C'est pas grave Nat, dit Arizona.
- Nat comme Nathanael de la famille Ferrari ?, demanda un homme, ce qui fit tourner une bonne vingtaine de personnes vers lui.
- Heu ..
- Il y a un beau pactole pour toi mon p'tit gars. Et si on te vends, on a plus de problème avec la ville haute, s'exclama un autre.

Ils l'entouraient directement et Arizona commença à paniquer. Elle jeta un regard à Bobby qui se rendit compte de la situation. 

- Ne nous enflammons pas. Il n'est pas à blâmer, dit Bobby.
- Je suis d'accord, moi je fais parti des riches aussi et je suis de votre côté, fit Harper en se mettant devant Nat.
- Moi aussi, on est pas des méchants, le seul méchant c'est Tony Ferrari, il a tué notre père de sang froid, enchaîna Arizona, attrapant le bras de Nathanael.
- Ne leur faites pas de mal je vous en prie, continua Soledad. Si vous les livrez, ils seront drogués, je le sais j'étais présente.
- C'est horrible, dit une femme, se rangeant aux côtés de Nathanael. Ce sont des enfants.
- Je suis d'accord avec elle, s'exclama un homme.

Ils finirent par tous se mettre du côté des trois riches. Soledad et Bobby reconnurent la solidarité de Ricks et ils furent soulagés.

Il était temps d'agir. La centaine de personnes présente allait faire du bruit. Soledad attrapa la main de Nathanael, leur main libre était armée. Devant eux, Bobby ouvrait la marche une batte de baseball sur les épaules. 

- Tu vas faire quoi avec ta branche ?, blagua Harper. 
- Pas grand chose mais ça fait bad ass. 

Ce soir, le but était de les faire trembler. Nathanael, Soledad, Bobby, Arizona et Harper allaient faire front pour les caméras de surveillance. Un petit groupe avec eux se préparait à tagger les bâtiments, saccager les rues. Chaque groupe attaquerait un point de Ricks haut. Le but était de former un cercle qui allait se rétrécir jusqu'à la maison de Tony Ferrari. 

Des hommes dessinaient des chevaux cabrés noir mais dégoulinant de sang. La rage montait dans les petits groupes qui sillonnaient la ville. 

Soledad regardait Nat, elle l'aimait, et ce sentiment était incroyable. Malgré le contexte de ce qu'ils étaient en train de vivre, elle rêvait déjà de leur chocolat chaud sur les ruines de cet ancien Ricks. Fonder leur vie dans une ville qu'elle avait réellement imaginé parfaite. 

Alors que leur plan avançait comme prévu, Bobby reçu un appel. C'était un des membres du groupe à l'est. 

- Rob c'est la merde, on a été piégé, vite il nous faut du renfort ! 

Sans hésiter, les troupes furent rassemblées et tous se précipitèrent en renfort. Mais sur place dans la ruelle indiquée… personne. Tout le monde resta sur ses gardes et encercla Nathanaël qui était une cible facile. Dans ce silence pesant, le danger pouvait venir de partout. 

- Nathanael ! Quelle surprise !, annonça une voix qu'il ne connaissait que trop bien dans les hauts parleurs. Comme tu es mignon avec tes petits copains. Qu'est ce que tu leur a raconté ? Que ton vilain papa t'as vexé ? Que tu veux ton héritage ? Rends toi et tout se passera bien. 

Nathanael eut la mâchoire qui se serra. La douce main de Soledad dans la sienne, rien n'allait l'arrêter. 

- Je suis là pour récupérer la vie que tu m'a volée et la ville que tu as pris à tous les Ricksiens. Dans ta tour dorée, ne vois-tu pas les murs qui se resserrent ? On va te retrouver, et je te buterai ! 

D'une fenêtre, une balle s'échappa d'un sniper et atteignit le bras d'un des hommes qui protégeaient Nathanael. Le groupe fit feu dans tous les sens. 

- Un tireur embusqué ! Mais quel putain de courage !, hurla Harper.

Une nouvelle balle siffla et atteignit le jeune homme en pleine tête le projetant en arrière. Dans sa chute, il entraîna Nathanael. Arizona hurla. Encore un. Pourquoi son frère ? La panique se généralisant, le groupe se dissout rapidement. Et Harper fut traîné par plusieurs d'entre eux. Regagnant les tunnels, l'heure n'était plus à la révolution mais à la vengeance. 

Arizona en pleurs sur le corps de son frère n'arrivait pas à se relever malgré ce qu'il lui avait fait subir. Bobby s'approcha d'elle et l'enlaça longuement. Ils devaient trouver une solution et vite. Trahis par une partie de leur groupe, il n'était même plus en sécurité dans les souterrains. 

Nathanael s'approcha d'Arizona. Il avait tant de peine pour elle. De la voir dans cet état le rendait malade. Il se baissa et voulut lui caresser le dos mais Bobby lui fit un signe de tête, signifiant qu'il gérait la situation. Nathanael se redressa et se retourna vers Soledad. Elle était au téléphone et était devenue livide. Son sang ne fit qu'un tour et il comprit assez vite la situation. Il se précipita sur elle et prit son téléphone.

- Qu'est ce que tu lui as fait ?, s'énerva-t-il.
- Oh quelle surprise, mon fils adoré. Tu n'es donc pas mort, fit Tony au bout du fil.
- Qu'est ce que tu as fais à Emma ?, rugit-il.
- Tu le sauras bien assez tôt haha, rigola-t-il à pleins poumons avant de raccrocher.

Nathanael regarda Soledad. Elle était tétanisée et ne bougeait plus, les larmes aux yeux. Il n'hésita pas et la prit immédiatement dans ses bras, la consolant autant qu'il le pouvait.

- Je te promets qu'il ne fera rien à ta mère.

Elle hocha la tête et la nicha dans le cou de Nathanael. Elle pleura et il resta à son poste le temps qu'elle se calme

Les malheurs de RicksOù les histoires vivent. Découvrez maintenant