Prologue

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Helloooo!

Voici le tout premier chapitre de cette fanfic (qui n'en est pas vraiment un puisque c'est le prologue). Je ne sais pas s'il est d'une grande utilité pour la suite de l'histoire, mais je vous le partage quand même parce que j'aime particulièrement la première scène qui se déroule. Elle vous donne une petite idée de comment Jordan et Gabriel se sont rencontrés, ainsi que comment a débuté leur relation.

Bonne lecture!

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Deux ans plus tôt - Premières rencontres 

Je souffle un bon coup avant de sortir. « Merci. » Dis-je à mon chauffeur en refermant la portière. J'observe la voiture redémarrer quelques secondes avant de me retourner pour fixer le bâtiment devant moi. J'emboîte le pas et pénètre dans l'enceinte du parlement.

Aujourd'hui, l'Assemblée nationale se regroupe afin de clôturer le vote sur un nouveau projet concernant la finance. En arrivant dans l'hémicycle, je m'installe sur mon siège, à côté de mes collègues. Je les salue rapidement tout en déballant mes affaires. Presque tout le monde est là. Seules les places du côtés de l'extrême droite sont plus ou moins vides.

Pas très étonnant.

Les derniers retardataires s'installent. Je vois au loin un homme, grand, brun, aux épaules carrées arriver précipitamment aux côtés de Marine Le Pen. Je le reconnais, c'est Jordan Bardella, l'étoile montante du Rassemblement National. La réunion commence.

Mes pensées se tournent vers l'homme qui vient d'arriver, et me remémore notre première rencontre. C'était durant un vol. Nous nous sommes retrouvés par hasard côte à côte dans l'avion. Nous avons parlé sans cesse pendant une heure et demie. Je ne savais pas qui il était, à ce moment là. Enfin, je ne l'ai pas reconnu plutôt. Bien évidemment, j'avais déjà entendu parler de Jordan Bardella. Mais je n'avais pas pris la peine d'aller vérifier à quoi il ressemblait.

Grave erreur.

Parce qu'à cause de ça, j'ai pris la peine de discuter avec lui. Je l'ai même trouvé très sympathique, drôle et charmeur car il s'est avéré être très bonne compagnie. Pour être honnête, il m'a vraiment plu, physiquement y compris malheureusement.  J'ai cru déceler un certain feeling entre nous durant nos échanges. Par moments, il m'a même semblé flirter avec moi.

Le temps est passé tellement vite que nous étions étonnés de déjà devoir mettre fin à notre discussion. À l'atterrissage, tout été très vite, je n'ai pas eu le temps de lui demander son numéro, ni même son nom que je l'avais déjà perdu de vue dans le hall de l'aéroport. Ce mec a hanté mes pensées les jours qui ont suivi cet événement. Mais quand j'ai appris qu'il s'agissait du nouveau poulain de Marine Le Pen, ça m'a tout de suite calmé.

Quelle déception.

Nous n'avons plus jamais conversé, lui et moi. Nous nous côtoyons uniquement lors de débats, ou lorsque nos fonctions l'exigent. Depuis ce jour là, une sorte de petit jeu s'est installé entre nous. Nous nous échangeons des petits regards et sourires malicieux, mais, nous nous lançons sans cesse des piques. 

C'est à celui qui aura le plus de repartie.

*

C'est David Guiraud, un député de gauche, qui me sort de mes pensées quand il s'installe derrière les micros sur l'estrade. Il se racle la gorge et commence son discours.

« Tiens vous-êtes là vous ? »  Dit-il en balayant des yeux le côté où se trouve Bardella. « On vous a pas vu jeudi, collègues de l'extrême droite. » Il se frotte les mains, et moi, je m'installe un peu mieux dans mon siège, sourire en coin, et ouvre grand mes oreilles.

C'est l'heure du thé.

« Il y avait un vote important, c'était le vote sur le projet de loi de finance. Où étiez-vous ? » L'Assemblée chauffe un peu, l'extrême droite s'emballe. Certains membres balancent leurs bras dans tous les sens en essayant de se justifier. Chose inutile, on entend rien.

Guiraud reprend. « Vous étiez à un anniversaire ? Vous préférez manger des Pépitos  que de voter sur le projet de loi de fiances ? J'espère que le gâteau était bon. » Les membres du Rassemblement National s'énervent un peu plus, certains bondissent presque de leur siège. Mes yeux ne font que des allers-retours incessant entre David Guiraud et les députés de l'extrême droite.

Je jubile, dans ta gueule Bardella.

« Collègues, laissez-moi simplement vous notifier d'une chose, au Rassemblement National. » Guiraud fait une pause de quelques secondes et jette un oeil sur ses notes. « Pour être sérieux il suffit pas d'avoir des cravates au travail. » Le Pen le fixe, le regard noir. Elle pète le seum. « Pour être sérieux il faut aussi aller au travail! » Ça en trop pour certains, ils quittent l'Assemblée d'un air furieux, mettant fin à la réunion.

Ce n'est qu'en sortant de l'amphi que mes yeux s'arrêtent de nouveau sur Bardella. Ses traits sont tirés, il n'a pas l'air de bonne humeur.

Normal, j'ai envie de vous dire, ils viennent de se faire humilier.

Lorsque nos regards se croisent, un léger sourire s'installe sur ses lèvres. Je ne lui rends pas et trace mon chemin.

J'ai autre chose à faire que de draguer la concurrence.

*

Ce n'est que quelques semaines plus tard que je le rencontre à nouveau. Nous sommes tous les deux invités à débattre sur le plateau de Touche Pas à Mon Poste, animé par Cyril Hanouna, pour que chacun d'entre nous représente son parti. Fidèles à nous mêmes, nous avons échangés quelques sourires charmeurs entre deux piques lancées.

De vrais adolescents.

Vers la fin de l'émission, le présentateur nous pose une dernière question. Celle-ci concerne notre relation en dehors de la politique. Jordan prend la parole en premier. «  Je pense qu'il y a un respect mutuel, je pense qu'il y a une conscience générationelle aussi, qui fait que -je parle pas à votre place... » Il me fixe et reprend. «  Mais, euh avoir sur le dos la responsabilité de la parole du gouvernement, et la mienne celle de l'opposition, fait qu'on a, à mon avis, très vite grandit, et qu'on comprend un peu qu'on a peut-être moins le droit à l'erreur que nos aînés. » Je complète ses paroles. « On est d'accord sur quasiment rien sur le fonds. » Bardella approuve. « Mais ça n'empêche pas de se respecter en tant que personne. » Une autre question arrive. « Vous avez déjà déjeuné ensemble ? »

« Non. » Dis-je en me retournant vers mon interrogateur. « C'est prévu. » Ajoute Bardella.

Pas du tout.

Heureusement, personne ne semble l'avoir entendu. Je termine donc mon récit. « Non, non mais voilà, on se croise. Quand on ... C'est notre quatrième débat ensemble, on se croise évidemment avant de rentrer sur le plateau etc, on n'est pas obligé de se taper dessus quand même. » Ma réponse n'a pas l'air de totalement satisfaire Hanouna.

Il s'attendait à quoi au juste ?

La Face CachéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant