Quelques jours sont passés depuis le soir des résultats des élections. J'ai pu prendre un peu de temps pour moi avant le lancement de la campagne pour les législatives. Cela m'a fait un bien fou de les revoir, et de retrouver une hygiène de vie correcte. J'ai pu passer quelques jours chez ma maman, auprès de toute ma famille qui c'était réuni pour l'occasion. Mon petit frère a bien grandi, je ne reviens pas. Les quitter m'a mis un petit coup au moral, mais je me dis que dans un mois ou deux, ma situation se calmera. Je pourrai passer davantage de temps avec eux. J'ai hâte.
J'ai également passé l'après-midi avec Stéphane, hier. Nous avons été boire un café et nous avons discuté de tout et de rien, c'était agréable. Nous avons un peu parlé politique, évidemment. Nous sommes membres du même parti, c'était évident que nous allions discuter récents des événements qui ont eu lieu. Il m'a un peu remonté le moral et m'a redonné confiance en moi pour la suite. Je me sens toujours stressé, certes, mais un peu mieux. Je lui suis très reconnaissant.
Et là, actuellement, je suis de retour dans ma résidence personnelle parisienne, pour deux petits jours. L'hôtel de Matignon, c'est bien, mais ce n'est pas mon vrai chez moi. En plus, si 'Ensemble pour la République' ne passe pas aux législatives, je serai bien obligé de démissionner, et donc de quitter Matignon pour retourner vivre ici à plein temps.
Alors, autant m'y habituer.
*
Pendant mes petites vacances, j'avais l'esprit bien occupé, mais surtout, j'étais toujours accompagné. Je n'ai pas eu le temps de repenser aux résultats des Européennes et à la dissolution de l'Assemblée nationale. Tant mieux. J'ai assez pleuré.
Je n'ai pas non plus eu le temps de repenser à Jordan et à la soirée que nous avons partagé dernièrement. Mais maintenant que je me retrouve seul, avec mes pensées, je n'ai que lui en tête. Après notre petit rapprochement, il n'est pas resté beaucoup plus longtemps chez moi. Il était tard. Nous avons donc terminé nos verres et il est parti. En repensant à ses lèvres contre ma peau, je me suis surpris à être déçu qu'il ne dépose pas ce baiser sur mes lèvres. Son geste ne m'a pas laissé indifférent, c'est certain.
J'en aurais voulu plus.
Mais et lui ? Que veut-il ? Ressent-il la même chose que moi ? Mais surtout, est-ce une bonne idée ? Je ne suis pas censée flirter avec la concurrence, bien que ce ne soit pas interdit. J'ai simplement peur que ce soit mal vu, encore plus en ces temps de campagne présidentielle. Que diraient les Français ? Que dirait Macron ? Que dirait Le Pen ?
Mon Dieu, il faut que je me calme.
Jordan Bardella m'a fait un bisou sur la joue, et me voilà en train de m'imaginer mille scénarios, dans lesquelles je m'imagine les réactions des autres, face à l'annonce de notre couple.
Notre couple... Je rougis violemment à cette pensée. Il faut vraiment que je me ressaisisse. On n'est rien du tout, lui et moi.
C'est pourquoi il faut que nous ayons une discussion, afin que je sache ce qu'il pense de tout ça. Je n'ai pas envie de tomber pour un mec qui ne ressent pas la même chose. Un peu de bon sens Gabriel. Même si, pour être honnête, je pense que l'attirance que j'ai pour lui dépasse déjà le physique.
J'aimerais aussi prendre de ses nouvelles, savoir comment il va. J'ai envie d'en savoir plus, sur le pourquoi du comment il n'est pas ravi, après la victoire du Rassemblement national. Je vois bien que ça le rend mal, je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter pour lui. Il m'a dit qu'il ne pouvait rien me dire de plus, mais j'ai eu l'impression qu'un 'pour le moment' était silencieux. J'espère qu'il s'ouvrira à moi.
J'en prends alors mon courage à deux mains, et explore ma liste de contact présente dans mon téléphone. Je clique sur son nom et décide de lui envoyer un message. J'écris, j'efface, je recommence. Comment dois-je commencer mon message ? Dois-je signer à la fin ? Je ne sais pas. En tant que députés, nous avons normalement toutes et tous le numéro de tout le monde. Mais, et s'il n'avait jamais enregistré le mien ?
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LA FACE CACHÉE
FanfictionGabriel Attal, 35 ans. Premier ministre de la République française depuis janvier 2024, provenant du parti Renaissance, un parti du centre. En coalition avec d'autres partis, ils forment Ensemble pour la République. Jordan Bardella, 28 ans. Prés...