V-CARB RB 25 - Daniel Ricciardo

Chapitre 9

_ DANIEL !! DOUCEMENT !

La voiture dérapa dans un crissement, me poussant contre la vitre. À la limite entre la peur et le fou rire, je me cramponnais à la portière comme si ma vie en dépendait. Daniel bifurqua une fois de plus à toute allure, avant d'enfin immobiliser l'engin.

Je mis quelques secondes à retrouver mes esprits, et je me tournais vers lui avec un air ahuri.

_ T'es un grand malade. T'as de la chance d'être un pilote, je serais pas montée sinon.

Il m'accorda un clin d'œil avec un grand sourire. Je soufflais un bon coup et me penchais en avant pour voir où nous nous étions stoppés. Je n'avais aucune idée d'où nous nous trouvions, mais nous avions une vue plongeante sur la ville. Il faisait nuit noire, et la petite cité de Milton Keynes brillait de mille feux. J'esquissais un sourire.

_ Ça faisait longtemps que je n'avais pas quelque chose d'amusant comme ça.

_ Et ça t'a plu ?

_ C'était génial, merci.

Je n'avais absolument aucune idée de comment je m'étais retrouvée là, avec lui. Il m'avait tirée jusqu'à sa voiture et je l'avais laissé faire, lui accordant presque une confiance aveugle. Puis il avait démarré en trombe et m'avais malmenée dans les rues quasiment vides, hilare de me voir si peu à l'aise avec la vitesse.
Je tournais la tête pour le regarder, il me fixait avec un petit rictus amusé.

_ Quoi ?

_ Rien... je pense à un souvenir sympa.

Son expression mon confirma le fond de sa pensée. Mais aucun de nous deux ne voulu aborder le sujet de la boîte de nuit. C'était simplement un bon souvenir, aucune raison de revenir là-dessus, nous étions juste saouls. Je levais les yeux au ciel avec un sourire sincère.

_ On rentre ?

Il acquiesça, et fit le chemin du retour plus tranquillement. Il avait connecté son téléphone au poste radio et une playlist de musiques douces passait. Il n'y avait qu'une dizaine de minutes de route, mais le temps me paraissait incroyablement long, comme si ce moment ne voulait pas s'arrêter.

Daniel se gara devant l'usine, retira la clef du contact et me se tourna pour me regarder.

_ Alors on a rendez-vous demain matin ?

_ C'est ça. Ici à huit heures, ne soit pas en retard.

Il fit une grimace à l'entente de l'heure, mais se contenta d'acquiescer pour confirmer sa présence. Je lui souris gentiment, et quittais l'habitacle après lui avoir souhaité une bonne nuit.

Je retournais dans l'usine; avant que l'australien ne me kidnappe, j'avais prévu de travailler encore un peu, et ces dossiers n'allaient pas s'analyser seuls. Je montais à mon bureau, rallumais mon ordinateur et me focalisais pour quelques heures sur ces graphiques.

J'ignorais l'heure qu'il était, mais cette sortie improvisée avec Daniel m'avait remuée, je serais dans l'incapacité totale de dormir si j'essayais maintenant. Autant utiliser ce temps pour travailler.
Je rentrais chez moi au milieu de la nuit, pour ne profiter que de quelques heures de sommeil. Le réveil fut bien compliqué le lendemain, mais la journée s'annonçait excitante.

***

Je décidais de mettre une jupe, j'optais pour une noire. Je la complétais avec un petit top noir et un gilet beige. J'attachais mes cheveux en un chignon "effet bordel", laissant quelques mèches retomber sur mon visage. J'arrivais à l'usine de très bonne humeur, avec mon immense gobelet de café. Je passais mon badge dans le scanner, et entrais. Il était sept heures trente.