V-CARB RB 25 - Daniel Ricciardo

Chapitre 18

Je m'étais levée tôt, avais enfilé des affaires de sport et étais partie courir trois bonnes heures. J'avais pu ainsi faire un petit tour global de la ville, pour avoir quelques repères autour de l'hôtel.

Après avoir pris une bonne douche, j'avais décidé de mettre une jolie robe blanche à fleurs bleues, puis j'avais rejoint le circuit après avoir pris un petit repas.

Arrivée sur le paddock, j'entrais directement dans le motorhome RedBull. La course commençait d'ici une petite heure, et pour aujourd'hui j'avais décidé de ne pas me mêler des affaires mécaniques de l'écurie. J'avais pris soin de moi, du moins comme je pouvais. Ma tête était terriblement lourde, j'avais l'impression d'être enfoncée jusqu'au cou dans une boue épaisse. J'avais reçu un nouveau message d'Arthur, dans la matinée. "Maintenant que je suis chez Mercedes, on pourra se voir tous les week-end."

J'avais hésité à lui répondre que ma place était à l'usine, et non dans les paddocks, mais jamais je n'aurais la folie nécessaire pour répondre à cet homme. J'étais donc arrivée en début d'après-midi sur le circuit, et j'avais malheureusement eu quelques remarques sur les cernes béantes sous mes yeux et mon teint pâle. J'avais justifié ça par une mauvaise nuit, en espérant que tous gobent le mensonge.

_ Salut Vicky ! Christian venait d'arriver.

_ Bonjour Christian. Prêt pour aujourd'hui ?

_ Plus que jamais ! Avec la magnifique P1 que nous a fait Daniel hier, on est confiants.

_ C'est clair, c'était vraiment une très belle course, je crois que je n'avais jamais vu un pilote pousser aussi loin sa voiture.

_ On l'aime pour ce côté bourrin notre Daniel. Ça nous rapporte de jolies places.

J'acquiesçais en riant doucement. Le team principal m'invita alors à le suivre dans les garages, me promettant une place à ses côtés sur le pitwall.

Non loin, Max entrait dans sa monoplace, l'air renfermé et très concentré, complètement dans sa bulle. Je le regardais se préparer, il faisait quelques exercices d'échauffement avec son physio. Je n'avais toujours pas vu Daniel, mais ce dernier ne tarda pas à se pointer, tout sourire, dansant au rythme de la musique qui passait dans ses oreilles. Il salua tout le monde, répandant sa bonne humeur dans tout le garage. Il m'adressa un clin d'œil, comme il aimait apparemment tant le faire, et ceci réussit à m'arracher un sourire sincère.

Je sentais le stress de la course monter en moi. Normalement tout se passerait parfaitement bien, jusqu'ici nous n'avions rencontré aucun problème. Daniel partait P1 et Max P2, nous avions toutes les chances de notre côté.

Les garçons se mirent en place dans leurs monoplaces, et je m'installais à côté de Christian, casque sur les oreilles et yeux rivés sur les écrans face à nous. Je soufflais un bon coup, les vingt machines se positionnèrent sur la grille de départ, et les feux s'éteignirent.

Le vrombissement des moteurs me fit vibrer les entrailles, je retins mon souffle sans m'en rendre compte, et les premières courbes se tracèrent sur les graphiques des statistiques des pilotes. Daniel avait fait un départ parfait, il avait su conserver la première place et filait à toute allure, devançant déjà ses concurrents. Max le suivait de près, et les deux RedBull distançaient déjà tous les autres; je regardais le team principal avec un immense sourire. Plus qu'à creuser l'écart et conserver le rythme jusqu'à la fin de la course. C'était dans la poche.

Au fur et à mesure des tours, la course s'était tassée. Nos deux pilotes menaient avec une large avance, et sans y manquer de respect, il n'y avait plus rien de bien intéressant. Du moins de mon point de vue de spectatrice, en revanche tous les ingénieurs s'agitaient continuellement autour de moi.