Kill Bill [𝘝𝘦𝘯𝘵𝘪 𝘹 𝘙𝘦𝘢𝘥𝘦𝘳]

「 15 」

▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬

๋࣭⭑ T/P
— Cadeau de l'Ange
00h24.

Je ferme la porte de la taverne derrière moi, le tintement de la sonnette résonnant une dernière fois. Il faut un moment à mes yeux pour s'habituer à la soudaine obscurité. M'enfonçant dans l'une des ruelles baignées dans le clair de lune, je laisse l'écho de mes pas briser le silence apaisant de la nuit. L'air frais caresse délicatement ma peau tout en emportant avec lui l'odeur habituelle de fleur à laquelle s'ajoute désormais celle du vin.

Je m'offre un petit détour dans la Cité, profitant de cette atmosphère si calme.

Les prochains jours s'annoncent mouvementés. Je dois m'empresser d'avancer dans ma mission à Mondstadt ; le risque plane au dessus de moi. Après tout, les paroles de Kaeya ce soir n'étaient pas anodines. En aucun cas je redoute que l'Ordre de Favonius ne m'élimine ou ne m'emprisonne, car ils n'en ont aucune chance, mais c'est plutôt la possibilité qu'ils me mettent des bâtons dans les roues qui m'inquiète.

Je ne peux pas me rater.

Mes pensées fusent, organisant déjà mes futures actions. Mais bientôt, c'est l'Archon Anémo qui vient les accaparer. Plus précisément les événements passés plus tôt dans la taverne.

Je sais pertinemment que Barbatos n'a pas un mora sur lui, et le fait qu'il soit encore parti sans payer le montre d'autant plus. Pourtant, il a commandé ces nombreuses bouteilles afin de les partager avec Kaeya. Mais dans quel but ? Diluc, après quelques questions, m'a révélé que les deux ont l'habitude de boire ensemble à la taverne. D'après lui, ils sont de bonnes connaissances.

Mais, cela ne tient pas. Suis-je vraiment le·a seul·e à remarquer l'hypocrisie que portent l'intonation et les expressions de Barbatos envers le capitaine ?

Peut-être que l'Archon cherche les faveurs de Kaeya ... Ou pire, qu'il prévoit de s'allier à l'Ordre de Favonius afin de trahir notre marché dans mon dos. Le mystère reste grand.

Un soupire s'échappe de mes lèvres. D'un air nonchalant, je tire un coup de pied dans le petit cailloux devant moi.

« Aïe ! »

Je sursaute aussitôt, levant la tête en direction de la voix qui vient de résonner dans la ruelle.

Mes yeux s'écarquillent.

Je n'aurai jamais cru voir une vue pareille.

Ce type. L'Archon Anémo. Il est grossièrement enfoncé dans le banc en bois à quelques mètre devant moi. Il semble presque confortable, les jambes légèrement écartées, les bras étirés le long du dossier et la tête penchée en arrière.