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𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟐

𝘜𝘴𝘵𝘳𝘶𝘴𝘵 𝘜𝘴 – 𝘊𝘳𝘺𝘴𝘵𝘢𝘭 𝘊𝘢𝘴𝘵𝘭𝘦𝘴

𝐄𝐫𝐢𝐬

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Assise autour d'un groupe du lycée adverse, au côté de ce fameux Steeve et de ses amis, je bois une énième gorgée de mon verre, devenu mon meilleur ami pour cette soirée.

L'alcool est devenu mon bouclier et mon unique façon d'affronter tous ces regards qui se posent sur moi, ma seule force pour sourire et communiquer avec ceux qui, pour une fois, s'intéressent à moi.

La musique bat son plein, le salon qui s'est transformé en piste de danse est rempli, et de partout, des groupes sont formés. Alors qu'habitué à ma solitude, je me suis assise ici, je ne pensais pas que Steeve et ses amis viendraient me rejoindre.

Surprise au début, j'ai fini par accepter de jouer le jeu et me fondre dans un décor qui ne me correspond pas, et devenir une personne que je ne suis pas. Face à des gens qui ne connaissaient rien de moi et acceptaient enfin de me voir, je bois encore et encore pour ne surtout pas prendre la fuite et perdre mon courage.

Moi aussi, je veux m'amuser. Moi aussi, je veux qu'on me parle, qu'on me drague, qu'on m'invite à danser et qu'on rigole avec moi. Ça ne risque pas d'arriver avec les gens qui me connaissent, alors je saisi l'unique occasion d'avoir l'impression de vivre une vie de jeune normale.

J'ai chaud, dans ma robe en soie blanche qui va merveilleusement bien à Dina et ses formes, mais qui fait un effet beaucoup moins sexy sur moi. Je suis prise d'une affreuse migraine, surement dû à la quantité d'alcool que je n'ai cessé d'avaler, oubliant l'effet que ça engendrait, ne pensant qu'au recul et à l'oublie de l'instant présent qui m'aide à ne pas avoir peur.

Les effets lumineux frappent au fond de mon crane, de plus en plus, toutes ces lumières affaiblissent mes yeux, et tout ce bruit me donne l'impression de perdre pied. Le cœur battant, le corps en ébullition, je ferme un instant les yeux pour essayer de me concentrer et ne pas chavirer sous le coup d'un surplus de stimuli qui me donnent la tête qui tourne.

Quand je les re ouvre, je dois les cligner plusieurs fois pour etre sure de ce que je vois. Je plisse les yeux pour améliorer ma vison, mais je n'hallucine pas. Au milieu de la piste, Layan a un bras autour de la taille de Andréa, les siens autour de son cou, en train de s'embrasser sensuellement.

Je ne sais pas pourquoi je ressens ce pincement au cœur, mais je sais qu'il est là.

Je sais, qu'un instant, faute à l'alcool je l'espère, un sentiment désagréable de jalousie m'envahie.

Je n'ai pas envie d'etre à la place d'Andréa.

J'observe seulement les alentours et constate qu'ils ne sont pas les seuls à s'embrasser.

Tout le monde le fait.

Tout le monde s'embrasse.

Et un instant, j'aimerais qu'on ai envie de le faire avec moi.

A nouveau, comme si j'étais attirée par eux, je pose mes yeux sur Layan et Andréa. Cette fois-ci, leur baiser accélère, je vois ses mains tirer ses cheveux, pendant que les siennes descendent le bas de sa robe magnifique. Je ne sais pas pourquoi je les observe presque se faire l'amour devant tout le monde, mais je suis incapable de détourner le regard des mains de Layan sur son corps.

Puis, lorsqu'ils se détachent enfin l'un de l'autre, il la serre contre elle et pose sa tête au-dessus de la sienne, pour balayer la foule du regard.