𝐓𝐎𝐔𝐂𝐇𝐄𝐑

Chapitre 18

Aujourd'hui, je passe la journée à l'agence. Je vous avoue que ça m'arrange, je souffre encore légèrement du décalage horaire et je crois que j'aurais eu du mal à supporter Marie et son hyperactivité.

Quand j'arrive dans l'agence, Mia m'accueille avec un grand sourire.

— Salut !

— Salut Mia !

Je m'approche du comptoir et m'accoude dessus.

— Alors ce voyage en France ?

— C'était merveilleux, ça me manque déjà.

— Je te comprends, ça m'avait fait la même chose à moi aussi.

Mia est déjà allée à Paris ainsi que dans le Sud de la France. C'est aussi une partie du pays que j'aimerais voir. Ça a l'air magnifique.

— Tu veux prendre un café avec moi avant qu'on se mette au boulot ?

— Oh oui pourquoi pas !

Elle se lève et contourne le comptoir. Nous allons dans la salle de repos et nous installons à une table après nous être pris un café.

— Comment étaient les défilés ?

— Oh c'était super ! Les créations sont fabuleuses et j'ai adoré l'ambiance.

— Ça, c'est quelque chose que j'aimerais voir.

— Ouais, ça vaut vraiment le coup.

— Et Vinnie ?

J'avale une gorgée de café.

— Vinnie ?

— Il défile bien ?

— Oui, il défile bien.

— C'est vrai qu'on a jamais eu l'occasion de discuter de ça, à vrai dire je suis curieuse. Est-ce qu'il est arrogant ? Il me donne l'impression de l'être.

Je comprends parfaitement Mia. Vinnie est doté d'une expression arrogante, mais il ne l'est pas malgré sa popularité. Elle ne lui est pas montée à la tête, c'est honorable.

— Non, il ne l'est pas. C'est surtout un masque, je dirais. Tu vois ce que je veux dire ?

Elle hoche la tête et prend une gorgée de sa boisson.

— Heureusement en fait. C'est insupportable de travailler avec des gens arrogants.

— C'est clair !

— J'en vois tellement passer ici, étant à l'accueil ! Heureusement que tu travailles pas tout le temps là. Y'en a, qu'est-ce que je peux pas me les voir ! Ils se prennent pour le centre du monde !

Je rigole devant son air grognon et nous finissons tranquillement notre café avant d'aller se mettre au travail.

Je passe un bout de temps à répondre à des mails avant de commencer les tâches qui m'ont été données. J'entends ma collègue à côté de moi batailler avec quelqu'un au téléphone. J'ai l'impression qu'elle ne verra jamais le bout de cette conversation téléphonique.

Je la vois se lever du coin de l'œil et son bras se tendre dans ma direction. Je relève les yeux vers elle et vois qu'elle me tend une pochette. Elle cache le microphone de sa main et me chuchote:

— Tu peux apporter ça à Samantha pour moi ? Faut que je lui donne rapidement, mais je suis pas rendue avec cet imbécile à l'autre bout du fil...

— Oui pas de soucis.

Elle me sourit et me remercie avant de se rasseoir pour se concentrer à nouveau sur la personne à l'autre bout du fil.

Je me lève et me dirige vers le bureau de la patronne. Je ne l'ai pas revu depuis un moment d'ailleurs, ce qui n'est pas pour me déplaire. L'autre jour, je l'ai entendu crier après une employée qui en est ressortie les larmes aux yeux.