Chapitre 16

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Point de vue : Adélia

Quelques jours ont passé depuis notre sortie au carnaval de Snezhnaya, et étrangement, mon opinion sur Dottore ne cesse d'évoluer, tout comme son comportement à mon égard. Il semble avoir trouvé un certain amusement depuis l'épisode où j'ai dévoilé ma vulnérabilité face à la foule. Parfois, il se montre légèrement condescendant, mais sans réelle malice. C'est comme s'il s'amusait de ma fragilité, la sondant du regard, guettant une explication que je refuse de lui donner. Je préfère jouer l'ignorante, et, fidèle à son caractère, il n'insiste pas. Il semble peu enclin à s'attarder sur ce genre de sujets, et nous reprenons notre routine habituelle, cette monotonie froide au Palais de Glace.

Je n'aurais jamais cru que ce quotidien que je trouvais oppressant, et parfois étouffant, deviendrait, après l'agitation du festival, une source de répit. Ce palais, si rigide et figé, offre finalement une tranquillité que j'apprécie. Après l'effervescence et la peur qui m'avaient envahie lors de cette fin de journée de carnaval, le calme glacial de ces lieux était une bénédiction silencieuse.

Dottore, de son côté, a intensifié mes entraînements. La difficulté croît, mais à ma surprise, je parviens à surmonter les obstacles sans trop de mal. Grâce à ses enseignements, je me sens plus assurée, capable de me défendre dans des combats courts et simples. Il m'a appris à doser mon mana avec précision, à ajuster chaque sort en fonction de l'énergie nécessaire. C'est un art que je commence à maîtriser. Rapidement, j'ai compris une vérité fondamentale : ici, à Teyvat, que ce soit Dottore, les Fatui ou tout autre utilisateur de magie, ils puisent tous dans leur endurance pour manipuler les éléments et leur Œil Divin – ou Maudit. Leur puissance est indissociable de leur résistance physique. Et c'est là que réside mon plus grand défi : je n'ai pas cette endurance. Dottore me l'a rappelé à maintes reprises, souvent avec une ironie froide, soulignant l'écart entre ma puissance brute et ma capacité à la maintenir sur la durée.

Après de longues observations, il est arrivé à une conclusion intrigante : dans mon corps circule une forme d'énergie qui n'existe pas chez les utilisateurs de magie de Teyvat. Nous avons décidé d'appeler cette force « mana », un terme qu'il utilise désormais sans hésitation. Contrairement aux autres mages de ce monde, mon corps génère constamment une immense quantité de cette énergie vitale, mais je n'ai pas encore appris à la contrôler correctement. Dottore pense que ce surplus de mana est ce qui me permet de lancer des sorts puissants sans puiser dans mon endurance, mais c'est aussi ce qui m'affaiblit lorsqu'il est mal utilisé. Il a même avancé une théorie fascinante : ce serait cette abondance de mana qui m'aurait permis de survivre à mon passage d'un monde à l'autre. C'est une hypothèse étrange, mais venant de lui, cela semble presque crédible.

Depuis, je participe à ses expériences. Ses recherches l'ont mené à une autre découverte tout aussi troublante : selon lui, le ciel de Teyvat que je vois diffère du sien. Le mien serait ce qu'il appelle « le vrai ciel », tandis que le sien serait une sorte d'illusion, un faux. Ses propos sont cryptiques, mais cela le pousse à me faire explorer l'histoire ancienne de Teyvat, persuadé que mes affinités avec l'élément Astro sont liées à une ancienne civilisation ayant existé bien avant l'arrivée de l'Ordre Divin à Teyvat. Il est déterminé à creuser ce mystère, et cela me permet en même temps de perfectionner ma compréhension des écritures et des connaissances de ce monde.

Aujourd'hui, nous nous rendons à la bibliothèque du Palais de Glace. Dès que nous franchissons les portes monumentales, je me rends compte à quel point cette bibliothèque est vaste et riche en savoirs. Un trésor d'histoires, de légendes, d'études magiques et scientifiques s'étale devant mes yeux émerveillés. Cependant, bien que je sois ici pour étudier sous la direction stricte de Dottore, je me laisse rapidement distraire par une section particulière. Parmi les rangées de manuscrits historiques, je tombe sur une série de romans légers publiés par la maison d'édition de Yae Miko. Ces ouvrages me rappellent étrangement ceux de mon propre monde, des histoires de romance, d'aventures fantastiques, et de mystères enchâssés dans la fantaisie.

Entre ses mains, suis-je tombée (Dottore x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant