Chapitre 11 - Sous le vent de l'Allemagne

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   À chaque pas, le carton d'assiettes menaçait de basculer, prêt à s'écraser au sol à tout moment

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   À chaque pas, le carton d'assiettes menaçait de basculer, prêt à s'écraser au sol à tout moment. La jolie blonde, les joues rougies par l'effort, luttait pour maintenir son équilibre. Ses longues mèches blondes échappaient à son élastique, venant coller à son front déjà moite.

   Tantôt, elle se cognait le tibia contre un coin de table mal placé, tantôt elle manquait de trébucher sur une marche invisible entre le salon et la cuisine. Un soupir exaspéré s'échappa de ses lèvres lorsqu'un énième obstacle lui barra la route.

   Sur le canapé fraîchement déballé, Miguel s'étalait, un bras derrière la tête et les jambes nonchalamment croisées en regardant son amie enchaîner les allers-retours depuis plus d'une heure. Le carton enfin posé sur la table de la cuisine, Irene s'autorisa un instant de répit. Ses bras tremblaient encore sous l'effort, et une fine pellicule de sueur perlait à son front. Derrière elle, Miguel s'étirait paresseusement sur le canapé.

— T'as fini ? interrogea-t-il le plus naturellement du monde sous le regard noir de la blonde.

— J'aurais fini plus vite si t'avais levé ton gros cul du canapé.

   Le Brésilien soupira dramatiquement sous le regard accusateur d'Irene, qui empoigna rapidement sa valise avant de la tirer vers l'étage supérieur, pas encore aménagé de leurs cartons.

— J'prends la chambre tout au fond, c'est pas négociable ! hurla la blonde à travers les couloirs.

   Elle claqua la porte de la chambre avant d'entendre les plaintes répétées de Miguel, qui s'était précipité le plus rapidement possible à l'étage. Sa tentative fut vaine, puisqu'Irene avait déjà déposé sa valise au sol et s'était écroulée sur son lit pas encore fait.

   Allongée sur le dos, face au plafond, ses yeux émeraude parcouraient le ciel à travers la fenêtre qui ornait le plafond. Il ne lui fallut que quelques secondes pour que l'envie de faire une sieste ne s'installe dans son esprit. Ses paupières commencèrent à se fermer doucement, alourdies par la fatigue qui s'emparait d'elle. Le souffle du vent allemand se faisait entendre à travers la fenêtre pourtant fermée. Ce fut la dernière chose qu'Irene entendit avant de plonger dans un profond sommeil rythmé par sa respiration légèrement saccadée.

   Son esprit se retrouva projeté dans ce qui lui semblait être un souvenir de sa dernière année de lycée. Elle se trouvait là, comme il y a quelques années, assise sur le bord d'un terrain de foot, son regard fixé sur le ballon qui se faisait balader de droite à gauche du terrain, au rythme des passes rapides entre les joueurs.

Tu viens jouer, Schatz ?

   Son attention se détourna du ballon, son regard émeraude se posa sur un grand blond aux mèches en désordre qui se tenait droit devant elle, la main tendue dans sa direction. Kaiser. Toujours aussi lui-même, toujours aussi sûr de lui. Il avait ce sourire en coin, celui qui l'avait fait craquer il y a quelques années.

BUT POUR DEUX - michael kaiserOù les histoires vivent. Découvrez maintenant