𝟏𝟕 - 𝐕𝐈𝐎𝐋𝐄𝐓 𝐁𝐋𝐀𝐂𝐊𝐖𝐄𝐋𝐋

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SOUS LES LARMES DU CIEL

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Je suis persuadée que les mathématiques sont une sorte de conspiration mondiale pour nous faire douter de notre intelligence.

Pourquoi devrais-je résoudre un problème où le plus grand mystère est de savoir combien de fois je vais me tromper avant de trouver la réponse ?

Le F entouré en rouge sur ma feuille me regarde comme un gros doigt d'honneur académique. Je me demande si les profs ont une formation spéciale pour dessiner ces cercles rouges avec autant de désinvolture.

— Je suis vraiment stupide.

Ma tête s'affaisse lourdement contre la surface en bois de la table. J'essaie de m'isoler du monde extérieur en enfouissant mon visage dans mes bras. Les bruits environnants deviennent de plus en plus lointains, presque inexistants.

"Tu es maudite, Violet."

Ce sentiment d'inadéquation me pèse, comme une étiquette que je ne peux pas enlever, malgré tous les efforts que je fais pour prouver le contraire.

— Hé, ne sois pas si dur avec toi-même, me rassure ma meilleure amie en posant ses mains sur mes épaules. T'es bien plus qu'une lettre sur un bout de papier.

— Ça reste quand même nul.

Isla roule des yeux, visiblement agacée, avant de plonger la main dans sa trousse. Elle en sort un petit miroir compact et commence à appliquer du gloss sur ses lèvres avec une aisance déconcertante.

— Les maths, c'est tellement dépassé. Tout le monde sait que les seuls chiffres qui comptent vraiment sont ceux de notre compte en banque.

— J'ai étudié toute la nuit ! C'est plus du sang qui coule dans mes veines, mais du café. Je vais faire quoi maintenant ?

Elle referme brusquement le clapet de son miroir. Son regard se tourne vers moi avec une détermination qui me prend de court.

— Tu vas garder la tête haute. La vie, ce n'est pas seulement une question d'examens ou de notes, tu sais. Si tu échoues ici, tu réussiras ailleurs.

— Eh bien, eh bien, nous interrompons Easton en prenant une chaise pour s'asseoir en face de nous. On dirait qu'on s'est complètement plantés ici.

Ma joue repose contre mon coude, et je laisse mes yeux se lever lentement vers eux. Je peux sentir la frustration monter chez ma meilleure amie, qui se laisse aller à un long soupir d'exaspération.

— Oh, mais voilà qui est surprenant... "Monsieur je sais tout" en personne.

— Peut-être que si vous passiez moins de temps à discuter et plus à étudier, vous ne seriez pas si en retard. Mais bon, il ne faut pas s'attendre à ce que tout le monde soit aussi intelligent que moi.

Easton est plutôt sympa, mais son arrogance m'irrite vraiment. Ça me tape sur les nerfs, surtout dans ce genre de situation où je suis à deux doigts de pleurer.

— Oh oui, parce que nous savons tous que tu es un véritable génie. Un futur Einstein, n'est-ce pas ? Je suis certaine que tes compétences en maths te mèneront très loin dans la vie.

Je plaque immédiatement une main sur ma bouche, réalisant à quel point mes mots ont dépassé ma pensée.

Des excuses se bousculent déjà sur mes lèvres, prêtes à éclater pour essayer de réparer le mal que j'ai fait. Mais en observant sa réaction, je remarque qu'il semble plus amusé que blessé par la situation.

NIGHTVALEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant