NIGHTVALE

𝟗 - 𝐀𝐋𝐄𝐒𝐒𝐈𝐎 𝐑𝐎𝐕𝐈𝐍𝐀

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DIANA ?

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L'atmosphère opulente de Nightvale contraste violemment avec les bas-fonds de Londres que j'ai connus autrefois.

Le bureau massif, d'un bois obscur, trône majestueusement au centre de la pièce. Il fait face à une chaise en cuir dont la valeur semble surpasser celle de nombreux biens.

Je tire une longue bouffée de cigarette. La fumée s'élève et s'enroule dans l'air, une danse en hommage à ma propre descente aux enfers.

A quatorze-ans j'ai trouvé refuge dans la nicotine et les drogues. C'etait une façon de faire taire les voix dans ma tête, les doutes qui m'assaillaient, la pression constante de devoir être quelqu'un que je ne voulais pas être.

La porte s'ouvre brusquement. Elle révèle l'homme qui m'a captivée lors de l'enterrement de mon père, il y a de ça, à peine une semaine. Aucun mot n'avait franchi ses lèvres, seulement son nom, Sergei Sokolov.

Il ne m'a pas fallu de plus pour le suivre.

Le Midnight Club.

Son aura est aussi saisissante que sa présence. Impeccablement vêtu, il exsude la richesse et le pouvoir.

L'argent n'est rien de plus qu'un voile pour dissimuler la laideur de l'âme.

Un léger soupir d'agacement s'échappe de ses lèvres en me voyant fumer dans son sanctuaire, son bureau. Il s'assoit derrière celui-ci sans me quitter des yeux. Putain, j'ai l'impression d'être scruté sous toutes les coutures.

— Tu ressembles trait pour trait à Marco, à ceci près que tu es bien plus... en forme que lui ne l'était, commente-t-il, l'ombre d'un sourire étirant ses lèvres. Le portrait craché de ton père.

Je ravale ma réplique cinglante à propos de mon géniteur. Certaines choses sont inévitables malgré mes efforts pour être différent.

— Vois-tu, reprend-il d'une voix grave. Le 2 mars 1998, lorsque nous avons fondé la société, nous nous sommes promis de réunir nos descendances, coûte que coûte.

Je le savais, trop bien même.

On ne m'a pas élevé en tant qu'humain, mais en tant qu'arme destinée à frapper, à tuer. Chaque souffle était une descente plus profonde dans les abysses de notre héritage.

Face à mon silence, Sergei semble de plus en plus agacé par mon refus de lui accorder ne serait-ce qu'une once de vulnérabilité. D'un geste brusque, il extrait un dossier de son tiroir. Il le fait claquer sur son bureau avant de tourner les pages avec impatience.

— Ton parcours scolaire est lamentable, Alessio. Non pas à cause de tes notes, mais de ton comportement. Insultes envers le corps enseignant, des camarades envoyés à l'hôpital... Aucun établissement scolaire ne voudra de toi.

Les études n'ont jamais été ma priorité. Je sais depuis longtemps que je finirais par suivre les traces de ce que mon père avait créé.

— C'est bien pour ça que je suis là.

Un rire sec s'échappe de ses lèvres face à ma réponse.

— Tu sais, au début, c'était Alexei qui était destiné à prendre ta place. Mais ce pauvre imbécile a toujours préféré les livres à la violence.