CHAPITRE SIXIÈME

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Lorsque j'ouvre mes yeux, j'ai l'impression d'avoir les paupières en papier de verre. J'ai bien dormi, en parti grâce à papa.
Je regarde de la fenêtre, le soleil se couche. J'ai donc dormi plus de six heures et ai raté le déjeuner. Je me lève et vais me doucher pour me préparer pour la fête.

Essorant mes cheveux, je me tourne vers ma commode, où se trouvent mes effets. La plupart de mes robes sont tachées et comportent pour certaines des trous. Arriver comme cela au bal et je serai encore la risée.

Je me triture les ménages et commence à hésiter à y aller. Puis je me rappelle le cadeau de papa.

Il est posé plus loin sur le lit. Je l'analyse un moment avant de le déballer. J'y trouve une magnifique robe violette et le tissu est très doux. La robe est très longue et touche le sol. Elle est dotée d'un décolleté à l'avant de la robe et le bas est doté de plusieurs couches de tissus, la rendant légèrement bouffante. Ses manches sont aussi longues que la robe et évasées, elles possèdent une ouverture en V reversé pour laisser passer la main. Sur la robe sont épinglés des fleurs argentées et le dos de la robe est nu. On le noue grâce à des bandes.

C'est de loin la plus belle robe que je n'ai jamais possédé ou même vu. Même Sky n'en a jamais eu.

Une seconde et je me demande si je dois vraiment la porter. Je risque de l'abîmer.

Ta grand-mère l'a voulu pour que tu la portes, Lulla...

Finalement, je l'enfile. Mais elle touche le sol. Le pré risque d'abîmer le bas de la robe et ce n'est pas mes ridicules sandales qui vont y faire quelque chose.

Je me mets à faire les cents pas dans ma chambre, commençant à penser que même le surnaturel ne veut pas que j'y aille, quand mon pied bute contre une boîte posée près de mon lit.

Elle n'est pas à moi...

Je l'ouvre et tombe sur une magnifique paire de talons violets. Je les prends dans ma main et découvre au fond, des épingles à cheveux violets et une petite carte. Je la lis :

Pour te sublimer davantage.

Ça doit être papa. Il a dû oublier de me la donner avec mes pleurs. Mes yeux s'humidifient. Mais pas question de pleurer. Pas ce soir.

J'enfile les talons et manque de tomber. Je n'en ai jamais porté.

Je n'ai utilisé que des sandales ou des baskets dans ma vie. Je ne suis pas habituée. Alors après m'être coiffée, je passe le temps qu'il me reste à m'entraîner.

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Je commence à maîtriser, lorsque des coups frappés à la porte m'interrompent.

-Lu ?

- Oui ?

La porte s'ouvre doucement et papa se fige sur le seuil en me regardant. Il porte ses mains à sa bouche et semble retenir des larmes.

- Tu es magnifique, Lu.

Je me suis faite des tresses qui se retrouvent au milieu de mon crâne. Le reste de mes cheveux sont noués en un chignon élégant, dont les épingles avec des fleurs violettes viennent sublimer. Le dégagement de mes cheveux attire le regard sur mon cou gracieux et mon dos dénudé.

LullabyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant