CHAPITRE ONZIÈME

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Cela fait une semaine depuis que papa a tout découvert. À la maison, c'est la guerre froide. Papa a réellement demandé le divorce à maman après une dispute houleuse qui nous a, pour la part, effrayé.

Quand je suis rentrée, c'est à dire deux heures plus tard, j'ai vu de mes propres yeux ce que j'aurais cru ne jamais voir.

Maman qui pleurait comme une enfant, la morve dans le nez, les yeux rougis. Elle m'a lancé un regard assassin comme si elle voulait que je sache que tout est de ma faute.

Les femmes de ménage, pour celle qui étaient là, ont tout entendu, mais Sky leur a fait juré de ne rien dire, sinon elle les chasserait. Elles me regardaient avec pitié et étaient à mes petits soins même Aïda, qui me détestait. Papa a fait stopper mes travaux matinaux et m'a ordonné de me lever au moins à neuf heures. Ce qui me pousse à lire pendant cinq heures, enfermée dans ma chambre, si je ne réussissais pas à me rendormir.

Maman dormait avec Sky, dans la chambre en face de la mienne, et papa a fait changer ma serrure, ce qui a encore plus blesser maman.

Aussi, Sky m'évite comme la peste, sachant que si elle tente quelque chose contre moi, elle rencontrera papa. Alors, elle me lance ses regards hargneux de loin, des piques discrète lorsque personne ne regarde, comparé à maman qui m'ignore délibérément, les rares fois où elle quitte la chambre de Sky.

Avec Wilam, nous sommes en couple depuis une semaine et pour le moment, c'est magique. Nous nous retrouvons tous les jours à des heures précises dans notre petit coin à nous, celui à l'abri des regards. Si on venait à se manquer, on s'écrivait des petits mots qu'on camouflait dans le petit arbuste à côté de notre endroit. Malgré qu'il était aux petits soins pour me réconforter, même s'il ne savait pas trop ce qui se passait à la maison, j'avais un poids dans la poitrine. On ne s'affiche pas comme un couple, on vit cachés. Et ça commence à me peser.

Je m'étais dit qu'on pourrait se balader ensemble et qu'il pourrait venir chez moi, rencontrer papa. Qui nous donnerait, je ne sais pas, sa bénédiction. C'est la première fois que je sors avec quelqu'un et j'ai horreur de rester cachée.

Mais, nous afficher serait péjoratif pour nous. Lui, pour son image et moi, on pourrait raconter que je suis aussi une sorcière et que je l'ai ensorcelé ?

Qu'est-ce qu'on ne raconte pas encore sur moi ?

Même si ça me fait mal de l'admettre, je sais que si on cache, c'est pour lui.

- Lulla ? Tu m'écoutes ?

- Hum, oui.

Reconcentrant mon regard sur lui, j'analyse ses traits, un nez droit des yeux en amande bleus électriques, des lèvres légèrement pulpeuses. Ses traits étaient harmonieux et, avec les cheveux flottants dans l'air du pré, je me dis qu'il n'est pas pour moi.

Il est trop bien.

Je touche donc ma bague, essayant de ravaler mon mal être.

- Lullaby, il rit maintenant, tu ne m'écoutes toujours pas.

- Excuse-moi, j'ai la tête...

- Ailleurs ? Oui, j'ai remarqué. Mais pourquoi tu es ailleurs ?

Quand il me pose la question, j'avoue que je ne sais vraiment pourquoi je suis dans mes pensées.

Plein de choses m'arrivaient et j'avoue que je n'arrive pas à tout encaisser. Le divorce proche de mes parents, qui signifierait la fin de mon calvaire.
Je n'arrive pas bien, aussi à m'habituer à ma relation avec Wilam.

LullabyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant