Daphné 
J'ouvris lentement les yeux, constatant que j'étais allongée dans un lit. En scrutant attentivement la pièce, je réalisai que je me trouvais dans une chambre d'hôpital. Une perfusion était fixée à mon bras, et je grimaçai légèrement à cette vue.
Une infirmière entra alors dans la chambre, m'adressa un léger sourire, et d'une voix enrouée, je pris le courage de demander :
— Bonjour... Pourriez-vous me dire pourquoi je suis ici ?
— Bonjour, mademoiselle Daphné, vous vous êtes évanouie hier, pendant le discours de Tante Isabelle. Nous vous avons fait des prises de sang, et il s'avère que vous souffrez d'une anémie. Nous venons de vous administrer du fer par injection.
Je savais que ces périodes de fatigue étaient inhabituelles, mais je ne parvenais pas à comprendre pourquoi.
— Oh... murmurai-je simplement.
L'infirmière me sourit chaleureusement avant de m'adresser doucement :
— Reposez-vous bien, mademoiselle Daphné. L'affectation approche à grands pas, et il est important que vous soyez en pleine forme. Vous pourrez quitter l'hôpital ce soir.
•••
Quelques heures plus tard...
Je traversais le couloir en direction de mon dortoir. En chemin, je croisai Grace et son groupe, plongées dans une discussion.
— ...Elle finira comme une prostituée dans la Cité Noire !
— C'est abominable !
— Oui, mais elle l'a bien mérité, répondit Grace.
De qui pouvaient-elles bien parler ?
Une fois dans mon dortoir, je m'allongeai sur mon lit, fermant les yeux lentement, me laissant emporter par le sommeil.
••• 
Le lendemain...
L'alarme habituelle retentit, et je posai les pieds au sol en sentant une énergie nouvelle parcourir mon corps. La perfusion avait fait effet, apparemment. Je me levai pour me préparer pour la journée qui commençait. Aujourd'hui, je devais retrouver Nora pour la fameuse promenade des pâquerettes. Bien que l'idée de la revoir ne m'enchantait guère depuis notre dispute, je n'avais pas vraiment le choix. Elle était la seule personne à qui je parlais dans cette école.
Je n'avais jamais vraiment eu d'amies.
Après m'être douchée et habillée, je descendis en direction de la chambre de Nora. Il pleuvait à torrents dehors, c'est pourquoi j'avais pris un parapluie. Je toquai à sa porte et attendis quelques minutes.
Pas de réponse.
Je fronçai les sourcils, agacée.
Encore une fois, je devais l'attendre parce qu'elle ne s'était pas levée !
Je décidai de toquer à nouveau, espérant qu'elle finisse par ouvrir. Mais rien.
Un soupir m'échappa avant que je ne l'appelle :
— Nora ! Tu es là ?
Je collai mon oreille contre la porte pour tenter de deviner si elle feignait d'être absente. Si c'était le cas, ce n'était absolument pas drôle.
— Allez, ouvre ! On doit y aller ! insistai-je.
Je sursautai soudainement en entendant des pas derrière moi. Me retournant brusquement, je vis une domestique portant un seau et une serpillière. Les domestiques ne venaient que lorsque nous étions en train de manger, à midi et au souper, pour nettoyer les chambres.
                                      
                                   
                                              YOU ARE READING
LES PRIVILÉGIÉS DE L'AUBE
Science FictionDaphné fait partie de ceux que l'on appelle les "Privilégiés". Née dans un monde où les anciennes manières de vivre ont été imposées par les autorités pour des raisons écologiques, elle appartient à une communauté élitiste qui, grâce à sa richesse...
 
                                               
                                                  