12.Réveil difficile.

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Motel.
Cité noire.

Daphné

Je fus réveillée en sursaut, une main ferme me secouait violemment.

Debout, Daphné ! Les patrouilleurs sont là !

J'ouvris les yeux, désorientée, et vis Kahel penché sur moi, son visage tendu, une urgence brûlant dans ses yeux. Mon cœur s'emballa instantanément.

Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? marmonnai-je, encore à moitié endormie.

Pas le temps d'expliquer, suis-moi !

Il m'attrapa par le bras et me tira hors du lit. Le bruit de voix résonnait à l'extérieur du motel, des pas lourds se rapprochaient. Des soldats ? Des policiers ? Je n'avais jamais entendu de tels bruits, si oppressants.

Kahel ouvrit la fenêtre, un courant d'air glacé s'engouffra dans la pièce.

Vite, par ici, on doit passer par l'arrière avant qu'ils nous trouvent.

Un souffle d'air glacial balaya la pièce, me coupant presque le souffle. Je m'avançai lentement vers la fenêtre, jetant un coup d'œil en bas, et ma gorge se serra immédiatement. Le sol paraissait si loin...
Un champ boueux s'étendait sous nos pieds, et l'obscurité du soir ne faisait qu'accentuer ma peur.

Allez, Daphné il faut sauter maintenant, murmura Kahel d'une voix pressante.

Je... je ne peux pas, répondis-je, la panique montant dans ma voix.

Mes jambes se mirent à trembler. Je ne pouvais pas sauter d'une telle hauteur.

Et si je me cassais quelque chose ?
Si je tombais mal ?

Mon souffle s'accélérait, ma vision se troublait légèrement. Un vertige me prenait alors que je fixais le vide.

Daphné, tu dois le faire, les patrouilleurs sont déjà là, siffla-t-il à travers ses dents.

Qui sont les patrouilleurs ? Qu'est-ce qu'ils veulent ?

Un frisson me parcourut l'échine, et je sentis mon estomac se retourner. La peur envahit tout mon être, me paralysant sur place.

— Je ne peux pas, soufflai-je, des larmes commençant à remplir mes yeux.

Je ne veux pas mourir...

Les bruits de pas se rapprochaient et les voix également. Kahel me lança un regard appuyé, son était expression sévère mais calme. Il attrapa ma main fermement, me forçant à le regarder.

Regarde-moi, Daphné. Tu n'as pas le choix. C'est soit tu sautes, soit ils te trouvent, et crois-moi, tu ne veux pas savoir ce qu'ils te feront s'ils te prennent. Fais-moi confiance, je suis là. Je ne te laisserai pas tomber.

Mon souffle se saccada. Il me tendit la main, et malgré la panique qui m'envahissait, je finis par l'attraper. Au moment où sa main se referma sur la mienne, je ressentis une étrange chaleur se propager dans mon corps. Cela me calma, comme si son contact me rendait plus forte.

Je vais te guider. Respire, et saute quand je te le dis, murmura-t-il d'une voix rassurante.

Je hochai la tête, sentant mon cœur battre à tout rompre.

Maintenant ! ordonna-t-il.

Il sauta le premier, emportant ma main avec lui, et je n'eus d'autre choix que de me laisser emporter dans sa chute.

LES PRIVILÉGIÉS DE L'AUBEWhere stories live. Discover now