LES PRIVILÉGIÉS DE L'AUBE

08.Valcairn

Daphné

En me regardant dans le miroir, je ne pus m'empêcher d'admirer l'élégante robe blanche que je portais. Elle m'arrivait juste au-dessus des genoux, confectionnée dans un tissu satiné qui épousait parfaitement mes formes. C'était une tenue simple, mais incroyablement belle.

Pour la première fois, j'avais eu la liberté de choisir mes vêtements, et cela me donnait un étrange sentiment de contrôle sur mon apparence, comme si, pour une fois, j'avais le droit de décider de l'image que je voulais projeter. Une image d'élégance et de simplicité.

Je tirai le rideau, comme Léo me l'avait demandé, pour lui montrer ma tenue. Son sourire chaleureux fit naître un écho sur mon visage.

— Tu es magnifique ! Franchement, tu as un goût impeccable pour l'élégance ! Ça change des filles d'ici...

Un doute fugace s'installa en moi.

— Tu penses que ce n'est pas approprié ? Pourtant, je l'ai trouvée en magasin...

— Oh non, non ! s'exclama-t-il en levant les mains, c'est parfait, classe, élégant, simple. J'adore ! ajouta-t-il avec un clin d'œil.

Je n'étais pas habituée à ce genre de compliments ; Léo avait une jovialité naturelle qui semblait innée chez lui.

— D'accord, murmurai-je.

Il s'éloigna un instant pour scruter une étagère de bijoux, puis revint rapidement vers moi.

— Tu sais quoi ? Pour être encore plus classe, ajoute des bijoux !

Je n'avais jamais porté de bijoux auparavant. Les boucles d'oreilles qu'il me tendit étaient dorées, minimalistes. Léo observa ma coiffure avec attention avant de suggérer :

— Tes cheveux sont magnifiques, défais ton chignon.

J'hésitai un moment. Mes cheveux avaient toujours été une source de gêne pour moi, surtout quand mes tantes me demandaient de les attacher en chignon. Ils étaient indomptables, des boucles s'échappaient toujours. Les cheveux lâchés, c'était presque synonyme de négligence pour moi.

Mais je décidais de mettre ces souvenirs de côté. J'enlevai la pince qui maintenait mon chignon, laissant ma chevelure se déployer jusqu'au bas de mon dos, libérant mes boucles rebelles.

Le sourire radieux de Léo à cette vue me réchauffa le cœur.

— Tu es splendide, oh my godness!

Ne sachant comment réagir à un tel compliment, que je n'avais jamais reçu auparavant, je répondis simplement :

— Merci, Léo.

Nous continuâmes ainsi, à parcourir les vêtements et les bijoux. À ma grande surprise, je réalisais que j'aimais ça.

Pendant que Léo s'occupait de régler nos achats, j'attendis près de la caisse, observant l'agitation autour de moi. C'était la première fois que je voyais un parking, un centre commercial, des enfants quémander des jouets à leurs parents qui répondaient par la négative, des couples se promenant main dans la main, une petite musique flottant dans l'air sans que je puisse en deviner l'origine. Tout cela me paraissait si banal, et pourtant si nouveau.

— Vous êtes très belle.

Je tournai la tête, surprise par la voix d'une petite fille à côté de moi.

Elle avait des cheveux châtains bouclés, de jolies fossettes roses, des lèvres pulpeuses et de petites taches de rousseur sur le nez. Ses yeux bruns noisette me regardaient avec admiration. Elle ressemblait à une version miniature de moi.