Chapitre dix - Athéna

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Bonjour à tous :D

Voici un résumé du chapitre de la semaine dernière, sinon pour ceux qui s'en souvienne bien, vous pouvez scroller ! --------> Soan a accompagné Athéna jusqu'à l'hôtel où le groupe de l'agence Travel Matters se pose pour la nuit. Suite à un problème de réservation, le binôme a failli se retrouver à dormir dans la même chambre le premier soir... Mais Soan s'est éclipsé en laissant la place à une Athéna émotionnellement épuisée. La seule crainte de la jeune femme, est d'avoir blessé Soan à cause de ses angoisses...




Je remonte le couloir en visant les numéros sur les portes en enfilade, jusqu'à trouver celui identique à la clé que je tiens. Mon foutu gros sac à dos semble peser plus lourd que lorsque je suis parti de chez moi, hier matin. Ou ce matin ? Je ne sais même plus quand on est tant les choses se sont enchainées vite. Alors au lieu de le porter sur mon dos, je le traine sur la moquette. Je dépasse une chambre où j'entends des gens rires aux éclats et je suis arrivée. Un dernier effort pour approcher mon bagage puis j'ouvre la porte.

La petite chambre dans laquelle je pénètre est charmante. Des plantes vertes sont disposées sur des meubles en osier tandis qu'un large lit occupe un pan de mur en face d'une petite salle de bain, mais le clou du spectacle est une large baie vitrée offrant l'accès sur une terrasse aussi vaste que la chambre. Ça donne envie de s'y installer avec ses lampions et ses deux bains de soleil. C'est d'ailleurs là que je me rends en premier. Je tire mon sac à l'intérieur, la porte se ferme dans mon dos et je file tout droit vers cette ouverture sur la nature. Mon regard se pose aussitôt sur la vue. C'est d'abord la mer que je vois au loin, par-dessus les arbres, puis des bruits d'eau attirent mon attention juste en dessous, sur une grande piscine éclairée où deux couples de l'avion sont en train de se baigner avec joie. A la seconde où une tête tourne dans ma direction, je m'enfuis dans la chambre. J'en ai assez pour les interactions sociales pour l'instant.

Je vise le lit puis mon estomac se met à grogner avec force. Dans un coin de ma tête, j'entends à nouveau Irène me dire qu'ils ont gardé à manger pour Soan et moi au restaurant en bas, mais je ne me sens plus capable de sortir d'ici. De peur de croiser quelqu'un, de ne pas trouver, de devoir demander. Tout ça s'accumule à l'argument principal : de peur de croiser Soan et d'encaisser une nouvelle fois le malaise. Alors ce soir, tant pis je ne vais pas manger.

Je tourne sur moi-même durant quelques secondes. Qu'est-ce que... je vais faire... Je suis perdue. Ah si, une douche, voilà ce qu'il me faut et puis je dors, potentiellement jusqu'à ce que mort s'ensuive ! C'est avec une certaine pesanteur que je m'organise. Mon sac est ouvert et je commence à sortir mes affaires pour les étaler sur le lit, je récupère de quoi me changer et je m'enferme dans la petite salle de bain.

J'enroule la serviette autour de ma poitrine pour quitter la pièce d'eau. Je ne vais pas bien loin car je m'assoie au bout du lit. Mes épaules retombent et je soupire. Je laisse mon regard circuler sur le merdier que j'ai étalé partout et les larmes me montent aux yeux. Qu'est-ce que je fais ici ? Mes paupières piquantes se ferment et je me laisse tomber en arrière pour rebondir sur le lit. Quelque chose est propulsé directement sur mon visage causant une douleur aigue au niveau de mon arcade sourcilière.

— Aie ! mais qu'est-ce que...

Je récupère un sachet de congélation avec zip qui contient quelques bouteilles de produit anti-moustiques. Ma gorge émet un grognement tandis que je le balance plus loin. Mes bras s'étendent à la perpendiculaire de mon corps et je reste là, à fixer le plafond. Un genre de récapitulatif se met en route dans mon esprit, depuis le moment où Nour et Hilo m'offrent ce voyage, mon arrivée à l'aéroport, un chapeau de paille, la montée dans l'avion, un sourire perçu du coin de l'œil, la poussée qui me coupe le souffle au décollage, un chuchotis qui compte avec moi, ma valise qui n'arrive jamais, un parapluie sans pluie au-dessus de ma tête...

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