Chapitre treize - Soan

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Bonjour à tous :D

Voici un résumé du chapitre de la semaine dernière, sinon pour ceux qui s'en souvienne bien, vous pouvez scroller ! --------> Après avoir finalement mangé avec Soan dans les cuisines de l'hôtel, Athéna se rend compte qu'il lui donne le sourire et même un peu plus. Elle va se coucher presque prête à affronter la journée du lendemain...


Bonne lecture !


Un jour, Athéna m'a reproché un truc qui m'a fait sourire. Nous étions au milieu d'un rayon de super marché quelques mois après le road trip qui nous a réunis. J'étais tourné vers elle pour lui demander ce qu'elle voulait manger, ce que je pouvais lui cuisiner, de quoi avait-elle envie. Sa réponse avait été : tu me fatigues quand tu fais ça !

J'étais perdu, à un tel point que j'ai simplement arrêté de fonctionner, là au milieu de ce rayon. Je la regardais me fusiller du regard sans comprendre comment on en était arrivé là. Elle avait enchainé : tu passes ton temps à me demander ce que moi je veux, ce qui me ferait plaisir, ce que tu pourrais faire pour moi !

Je clignais des paupières sans bouger alors qu'elle continuait : et toi Soan, qu'est-ce que tu veux ? Tu sais ce que tu es en train faire ? (Un petit « non » avait quitté mes lèvres sans qu'elle ne s'arrête vraiment.) Tu es en train de t'oublier, tu ne penses que pour moi, ce n'est pas bien que je sois le centre de ton monde !

Je l'observais puis lorsque j'ai compris, je me suis mis à sourire. Elle me reprochait de ne penser qu'à son bonheur et pas au mien. Je l'avais prise dans mes bras en délaissant le panier à mes pieds. Elle avait grogné comme j'aime et je lui avais expliqué : mon bonheur dépend entièrement du tiens. Si tu es au top, je le suis. Tout comme si tu étais au plus mal, je le serais aussi. Je m'adapte à toi depuis toujours. Jusqu'au point que si tu m'aimes, je t'aime, Athéna. Je suis ton ombre, c'est là que j'aime être. L'endroit où je dois être pour vivre.

Elle avait relevé la tête pour planter son regard dans le mien. Ses rétines étaient remplies d'émotion. Quelques secondes étaient passées et elle avait articulé : tu racontes n'importe quoi, toi. Dis-moi directement ce qu'on va manger que je n'ai pas à y réfléchir ! Je sais ce que tu fais Soan, tu me laisses choisir comme ça tu n'as pas à le faire, parce que je sais que tu détestes devoir faire des choix ! Bla-bla-bla ton ombre, l'endroit où je dois vivre...que des conneries pour m'obliger à décider de tout !

J'avais explosé de rire car elle m'avait grillé en beauté ! Même si ce que j'avais dit n'était pas une invention, au contraire c'était, c'est et ce sera toujours la vérité pure. Nous avions tellement ri, là au milieu de ce rayon, dans les bras l'un de l'autre. C'était d'ailleurs, ce jour-là, la raison pour laquelle nous avions oublié la moitié de ce qu'on devait acheter, trop éblouit par notre amour.

Nous étions si heureux et passionnés, juste avant la tempête qui nous a happé sur un autre chemin moins brillant.

Ce reproche fait partie de mes souvenir les plus précieux avec elle.

A présent, des années après, alors qu'on traverse pour la seconde fois la jungle Réunionnaise, je me retiens de lui demander si elle va bien, si elle a besoin de quelque chose ou encore si je peux l'aider. A la place, je me contente de tenir sa main dans la mienne.

— C'était bien pire dans mes souvenirs, dit-elle après avoir sauté d'un rocher planté au milieu du chemin.

— C'est parce que c'était bien pire il y a cinq ans, il pleuvait et tu n'étais pas bien équipée. Enfin j'hésite entre « pas bien équipée » et « beaucoup trop équipée ».

— Je n'avais pas les bonnes chaussures, en fait.

— Dison cela, mais aussi si je puis me permettre, tu avais insisté pour garder ton sac car tu n'avais pas confiance dans le chauffeur du bus pour le déposer avec les autres valises, au prochain hôtel, précisé-je.

Athéna pince les lèvres en repoussant une mèche de cheveux de son visage. Elle affiche une moue juste avant de pouffer de rire et sans me répondre elle m'attire pour que je sois contre elle. Je dépose mes lèvres sur son épaule juste là. Elle tourne la tête pour m'observer. Son regard est humide, prêt à libérer une flopée de larmes. Cette vague qui la submerge de nouveau m'emporte avec et ma gorge se noue immédiatement. Tout ce que mon Athéna ressent, je ne peux rien faire pour ne pas le vivre aussi.

— Je suis là, mon amour... murmuré-je contre sa peau.

Son regard passe sur le mien et elle ferme les yeux une seconde sans s'arrêter de marcher. De fines lignes brillantes s'échappent jusqu'à son menton. Je passe mon pouce sur l'une d'elle pour la faire disparaitre, mais elle persiste. Athéna arrête de marcher et fixe au loin devant elle. J'entends son souffle quitter ses poumons et ses épaules s'affaissent.

— Un pas devant l'autre, chuchoté-je en pointant le bout du chemin perdu dans la végétation florissante. Le regard partout autour et le cœur ouvert, Athéna. Tu vas y arriver, tu vas le faire.

Elle dégluti en hochant la tête. D'abord statique durant plusieurs secondes, elle remplit finalement ses poumons et ses épaules remontent. Elle retrouve la motivation car elle est forte mon Athéna.

— Un pas devant l'autre. Le regard partout et le cœur ouvert. Tu as raison, mon amour, souffle-t-elle.

Elle repart, nous permettant de distancer un peu plus le groupe qui suit le même trajet que nous. Je reste accroché à son épaule, lui tendant ma main lorsque le chemin devient trop tortueux. Et lorsqu'elle enlace ses doigts aux miens, que je dépose mes lèvres sur chacun d'eux, elle sourit de nouveau. Il ne m'en faut pas plus pour sentir mon cœur battre de nouveau.

Cette randonnée est prévue pour rejoindre une cascade bien connue de l'île de la Réunion, la cascade du voile de la mariée. J'ai un parfait souvenir d'il y a cinq ans. Athéna était dans un tout autre état d'esprit qu'aujourd'hui. Pour n'importe qui elle aurait été une insupportable râleuse, jamais contente. Pour moi elle était déjà une jeune femme forte mais terriblement angoissée pour qui le changement n'était pas une simple marche à gravir mais bien un mur infranchissable. Et je savais mieux que personne ce qu'elle était en train de vivre, car j'étais moi-même passé par là. Tout quitter par contrainte sans connaitre la destination... c'est terrifiant. Alors je n'en n'ai jamais voulu à Athéna d'être ainsi. D'autant plus qu'elle ne s'en rendait pas compte, c'était juste sa manière de fonctionner, son mal qu'elle tentait de faire partir d'elle en l'exprimant. Elle n'avait pas besoin d'aide mais de soutien. C'est celui que j'ai décidé d'être dans sa vie.

J'ai pu très vite tester mon nouveau rôle. Sur un pont suspendu au milieu de la jungle, avant d'atteindre la cascade, je m'en souviens comme si c'était hier. Aujourd'hui Athéna le traverse sans s'arrêter, il y a cinq ans, ça été un calvaire pour elle. Mais j'étais là et il y a eu quelque chose de plus entre nous à ce moment-là. Une barrière de moins en direction de son cœur.



Petit chapitre aujourd'hui... j'essaie de vous en poster un autre avant dimanche pour me faire pardonner ! Bonne semaine à vous :)

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