Gavi 2

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**Chapitre 2 : L’été du changement**

C'était l'été avant que Gavi ne fête ses 18 ans, un été chaud et vibrant, où les journées s'étiraient en soirées dorées. Aurora avait organisé une fête à la villa familiale pour célébrer la fin des examens. Athéna était bien sûr invitée, et pour une fois, elle avait décidé de passer tout l'été en Espagne, sans les voyages habituels à l'étranger avec sa famille.

Cette fête devait être comme toutes les autres, mais pour Gavi, c'était l'occasion d'essayer de surmonter ses peurs. Il avait grandi, et avec sa carrière qui décollait, il sentait qu'il devait enfin affronter ce qu'il ressentait pour Athéna. Ce soir-là, il l'avait vue arriver, vêtue d'une robe blanche simple mais élégante, ses cheveux bouclés tombant en cascade sur ses épaules. Elle riait avec Aurora, et ce son était comme une musique douce aux oreilles de Gavi.

Toute la soirée, il l’observa de loin, cherchant le bon moment pour l’aborder. Cependant, chaque fois qu'il pensait avoir le courage, une vague de panique montait en lui, et il se retrouvait à se détourner, feignant de discuter avec d'autres invités. Mais Athéna avait remarqué son regard insistant. Elle aussi avait senti que quelque chose avait changé chez lui cet été-là. Une maturité nouvelle, une profondeur dans ses yeux qu’elle n’avait jamais remarquée auparavant.

Alors que la nuit avançait, les invités commençaient à partir peu à peu. La musique ralentissait, et un groupe d'amis s'était rassemblé autour d'un feu de camp dans le jardin. Athéna, s’étant détachée de la foule, s'était assise sur une chaise longue, contemplant les étoiles. Gavi, voyant là une opportunité unique, rassembla tout son courage et s'approcha d'elle.

« Je peux m'asseoir ? » demanda-t-il, sa voix plus ferme qu'il ne l'aurait cru.

Athéna leva les yeux vers lui, surprise mais agréablement. « Bien sûr, Pablo. »

Il s'assit à côté d'elle, gardant un silence nerveux. Ils restèrent ainsi quelques minutes, écoutant le crépitement du feu et le murmure lointain des vagues. Gavi ne savait pas par où commencer. Il avait tant à dire, mais si peu de mots pour le faire.

« Tu sais, Athéna... » commença-t-il, mais il s'arrêta, cherchant ses mots.

Elle tourna la tête vers lui, ses yeux bleus le fixant avec une douceur encourageante. « Oui, Gavi ? »

Son cœur fit un bond lorsqu’elle l’appela par son surnom. « Je... je voulais te dire que... je suis désolé de ne jamais avoir été très... présent. »

Athéna fronça légèrement les sourcils, ne comprenant pas tout de suite ce qu'il voulait dire. « Présent ? »

Il prit une grande inspiration, essayant de calmer les battements frénétiques de son cœur. « Oui, je veux dire... on se connaît depuis toujours, et j'ai toujours été... distant. Mais ce n'était pas parce que je ne voulais pas être ton ami ou parce que je ne t’appréciais pas. C'est juste que... je ne savais pas comment te parler. »

Athéna sourit doucement. « Pourquoi ? »

Gavi baissa les yeux, fixant ses mains tremblantes. « Parce que... tu m’intimides. » Le mot sortit avant qu'il ne puisse le retenir, et il sentit le rouge lui monter aux joues.

Athéna écarquilla les yeux, surprise. « Moi ? Je t’intimide ? » Elle ne put s'empêcher de rire légèrement, un rire cristallin qui résonna dans la nuit.

« Oui, » répondit-il, le cœur battant à tout rompre. « Depuis toujours, j’ai eu... un énorme coup de cœur pour toi, et ça m’a toujours terrifié de l’avouer. »

Le silence qui suivit sembla durer une éternité. Athéna le regardait, une lueur indéchiffrable dans ses yeux. Puis, doucement, elle posa sa main sur celle de Gavi, la serrant avec une tendresse infinie.

« Gavi... » murmura-t-elle. « Tu n'as jamais eu besoin d'avoir peur de moi. »

Le contact de sa main envoya une vague de chaleur dans tout son corps. Il leva les yeux pour rencontrer les siens, cherchant une réponse dans son regard. « Je ne savais pas comment te le dire, » avoua-t-il.

Athéna se pencha légèrement vers lui, réduisant la distance entre eux. « Parfois, il suffit d'être honnête avec soi-même. » Elle sourit, cette fois plus franchement. « Et je dois te dire quelque chose aussi. »

Gavi la regarda avec curiosité, ses doutes et ses craintes s'estompant peu à peu. « Quoi donc ? »

Elle hésita un instant, comme si elle pesait ses mots. « Je t'ai toujours vu comme le petit frère d'Aurora. Mais cet été... je t'ai vu changer, grandir. Et je me suis surprise à penser à toi... différemment. »

Le cœur de Gavi manqua un battement. « Différemment ? »

Elle hocha doucement la tête. « Oui. Je ne sais pas exactement quand c'est arrivé, mais j'ai commencé à te voir pour ce que tu es vraiment, et pas seulement comme un joueur de foot ou le frère de ma meilleure amie. »

Gavi sentit une lueur d’espoir s’allumer dans son cœur. « Alors... tu pourrais envisager de me voir comme plus qu'un simple ami ? »

Athéna le regarda avec tendresse, une lueur taquine dans les yeux. « Peut-être que je pourrais, si tu me donnes une raison de le faire. »

Il éclata de rire, soulagé, la tension se dissipant comme une brume au soleil. « Je vais trouver des tas de raisons, crois-moi. »

Cette nuit-là, sous le ciel étoilé, leur relation changea. Ils ne s’étaient pas encore embrassés, ni même pris dans les bras, mais quelque chose avait définitivement changé entre eux. Ce n’était plus simplement Gavi qui aimait Athéna de loin ; c’était maintenant deux personnes qui se découvraient mutuellement, avec la promesse implicite de quelque chose de beau à venir.

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